Vienne chante et danse

Vienne chante et danse

Jack Ledru (1922-2013)

 

Le succès de Valses de Vienne, l’opérette « fabriquée » en 1933 à partir d’airs empruntés aux Strauss père et fils ne pouvait qu’inciter Henri Varna, le directeur du théâtre Mogador, et ses collaborateurs, à utiliser la recette pour un nouvel ouvrage dont l’action se développerait au pays de la valse. En 1967, Jack Ledru, qui vient de s’investir avec succès dans l’opérette à grand spectacle en composant pour Marcel Merkès et Paulette Merval la partition de Michel Strogoff, est donc chargé de puiser dans l’œuvre abondante des Strauss et d’écrire quelques airs additionnels. Il s’acquitte si bien de sa tâche qu’on lui doit en réalité la presque totalité des airs principaux de la nouvelle opérette Vienne chante et danse : « Cœur bohémien », « Vienne chante et danse », « En Bavière », « Les idoles du Tyrol », « Si l’amour », « Deux pour Noël »…
Mais Henri Varna qui fut, on le sait, un maître dans l’art de la publicité, articule celle-ci autour des Strauss, laissant injustement le talent de Jack Ledru dans l’ombre. La nouvelle version de 1976, pour laquelle ce dernier compose quelques nouveaux airs, permet de rétablir la vérité.

Marcel Merkès et Paulette Merval chantent Vienne chante et danse deux années consécutives à Mogador, avant d’emmener le spectacle en tournée en province et en Belgique où il battra des records de recettes. Ils assureront également le succès de la tournée de la version 1976 dont la première représentation a lieu à Bordeaux.

L’argument

En 1887, François Joseph, Empereur d’Autriche, est l’époux de Sissi depuis plus de trente ans. Les souverains ont un fils, Rodolphe, qui s’est révolté contre l’autorité paternelle dont il juge la politique néfaste aux intérêts du pays. Rodolphe organise un complot avec l’appui des principaux dignitaires de la Cour et notamment celui de son cousin l’Archiduc Jean, très populaire dans le peuple et dans l’armée. Il s’agit d’abord d’exiger le renvoi du Chancelier Staffel, ministre hostile à toute réforme et entièrement dévoué à l’Empereur. Toutefois Jean, meilleur valseur que conspirateur, rêve autant de musique et d’amour que de politique. Il l’emporte sur Staffel dans le cœur de Millie Stubel, charmante interprète de Strauss…
Dès lors, Jean ne songe plus qu’à épouser Millie. Pour le Chancelier, il est devenu autant le conspirateur à neutraliser que le rival en amour à évincer.

L’insouciance des conjurés qui égarent le plan révélant tous leurs projets sert Staffel. Il réunit des preuves, obtient l’exil de Jean et fait arrêter Millie également compromise. La situation paraît désespérée. Mais l’incontournable Sissi, une fois de plus, impose la paix familiale, la paix impériale et la paix dans les cœurs…

— La partition

Version 1998

Acte I :
– Premier tableau : le camp des Tziganes en Hongrie
Ouverture ; Chœur bohémien « Vienne chante et danse tout près d’ici » (chœur et Rhoucha) ; Couplets « Je suis un comte » (Waldemar) ; Couplets « Mon cœur est bohémien » (Jean, chœur)
– Deuxième tableau : la guinguette de Grinzing
Quadrille ; Un refrain de joie « Chante dans mon cœur » (Milli, chœur d’hommes) ;  Valse « Valse qui chante et qui danse » (Jean, Milli, chœur) ; La Mazurka des guinguettes « Les guinguettes sont en fête » (Marie-Sophie, Hans), danse, cancan.
– Troisième tableau : le salon de musique de l’archiduchesse à la Hofburg
Le concert de chambre ; La musique militaire « La musiqu’ , ça n’est pas toujours classique » (Jean) ; Trio « Sophie, avec ce parchemin » (Jean, Rodolphe, Waldemar)
– Quatrième tableau : même lieu
Quatuor « Ah ! les hommes » (Marie-Sophie, Rhoucha, Hans, Waldemar)
– Cinquième tableau : la forêt viennoise
Musique de scène ; Duo « Si l’amour n’est qu’un marivaudage » (Jean, Milli)
– Sixième tableau : le boudoir de l’impératrice
Air « C’est un amour que j’avais rêvé » (Jean)
– Septième tableau : Bal à Schönbrunn
Défilé, Ballet, Entrée de Milli « Vienne rêve aux nuits trop brèves » (Milli, chœurs) ; Valse finale

Acte II
– Huitième tableau : l’auberge bavaroise
Chœur « En Bavière » : « C’est nous les idol’ du Tyrol » (Milli et ensemble) ; Duo « Rester seul pour Noël » (Jean, Milli)
– Neuvième tableau : le cabaret tzigane « Zum Rosa »
Ballet tzigane ; Duo « Y a des czardas dans l’air » (Hans, Rhoucha, Chœurs) : Chanson espagnole « De la mamita, Yé réssens parfois » (Marie-Sophie)
– Dixième tableau : le cabinet du chancelier
Réminiscence de la Valse de Grinzing « Toi, qui me crois à jamais fidèle » (Milli)
– Onzième tableau : au château de Füssen
Duo « Pour l’amour et pour l’honneur » (Jean, Hans) ; Quatuor « Les chemins de la liberté » (Marie-Sophie, Rhoucha, Hans, Waldemar)
– Douzième tableau : la salle du trône de l’empereur
– Treizième tableau : la loge de Milli Stubel
– Quatorzième tableau : la goélette de jean Salvator
Chœur « Porte-nous doucement vers les îles »
– Quinzième tableau : dans les jardins de Corfou
Réminiscence ; Duo « Tu es l’amour dont j’ai rêvé » (Jean, Milli)
– Seizième tableau : Vienne
Valse des baisers ; Finale : entrés successives des personnages  sur 5 des airs de l’opérette.

Fiche technique

Vienne chante et danse
Opérette en 2 actes et 18 tableaux. Livret et lyrics d’Henri Varna, Marc Cab et René Richard d’après le roman de Suzanne Normand et Jean Acker, « Le Vagabond Impérial ». Musique de Jack Ledru. Airs additionnels de Johann Strauss père et fils; orchestration de Mario Bua. Production et mise en scène d’Henri Varna.
Création à Paris, théâtre Mogador le 25 novembre 1967, avec
Paulette Merval (Millie), Rosine Brédy (comtesse Marie-Sophie), Raymonde Devarennes (Sissi), Huguette Duval (Rhoucha), Jacqueline de Bourges (la Grande Duchesse), Perchik (Waldemar), Michel Dunand (Hans), François Florent (Chancelier Staffel), Paul Louino (Rodolphe), Pierre Depadt (François-Joseph), Henri Regard (Walter Stubel). Direction musicale, Jack Ledru; chorégraphie de Max Bozzoni. Editions Chappell 1968
Nouvelle version d’Alain Merkès,
éditée par l’Opéra de Marseille, 1998

vienne chante et danse 1
Marcel Merkès et Paulette Merval

— Discographie

Sélections

Paulette Merval, Marcel Merkès. Orch. Mario Bua
CBS 63 139 (version 1967)

Paulette Merval, Marcel Merkès, Alain Merkès.
CBS 81 391 (version 1976)

Références

Vous retrouverez Vienne chante et danse dans « Opérette » n° 26, 82, 99 & 164. Si l’un de ces articles vous intéresse, vous pouvez le consulter en allant sur notre page « Revue “Opérette” »

Dernière modification: 13/03/2024

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