Un de la Canebière

Un de la Canebière

Vincent Scotto (1874-1952)

 

Vincent Scotto, l’homme au 4000 chansons, aurait composé, d’après ses biographes, une soixantaine d’opérettes. Pour ce qui concerne ces dernières, nous en avons en recensé près de 50 et il est vraisemblable qu’il en manque quelques-unes à l’appel.
Parmi toute cette production, les opérettes marseillaises (1) tiennent une place de choix. Leur nombre atteint la dizaine, mais trois d’entre-elles se détachent du lot : Au pays du soleil, Trois de la Marine et Un de la Canebière qui représentent le « tiercé » gagnant. Ce sont sans nul doute les meilleures, même si les deux premières ne sont reprises aujourd’hui qu’en de rares occasions.

Quatrième opérette marseillaise de Vincent Scotto, Un de la Canebière est née aux Célestins de Lyon le 1° octobre 1935. La période de « rodage » terminée, l’ouvrage rejoint la capitale le 18 octobre (Bobino). Après cinq mois de succès, suivis d’une escale au théâtre de l’Européen, Toinet et ses amis investissent les Variétés le 3 avril 1936. Cette scène deviendra le temple de l’opérette marseillaise et le restera une dizaine d’années.
Le rôle de Tante Clarisse révéla Rellys au public parisien. À ses côtés, Alibert et Mireille Ponsard connurent également un vif succès.

Un de la Canebière fut représenté dans toute la France, en Afrique du Nord, en Belgique et en Suisse. Paris en fit une reprise en 1952 (Bobino). Le cinéma s’empara de l’opérette. Elle fut tournée en noir et blanc avec Alibert, puis en couleur avec Marcel Merkès (1956).
À la Télévision, Henri Spade (1960) et Francis Lopez, vingt ans plus tard, réalisèrent Un de la Canebière pour la télévision.

(1) La fiche sur « Au pays du soleil » raconte la naissance de l’opérette marseillaise

—L’argument

Acte I

Marseille, 1930.
Sur la Corniche, le port du vallon des Auffes abrite de joyeux pescadous, parmi lesquels Toinet, petit patron pêcheur, qui forme avec ses camarades Girelle et Pénible, un trio inséparable. Débordant d’optimisme, les trois amis espèrent bien qu’un jour, ils pourront faire bâtir sur la colline, une usine, où seront mises en boîte, les sardines de leur pêche. La tante Clarisse a bien été contactée par son neveu Pénible pour financer l’opération, mais jusqu’ici, elle a toujours refusé.
En attendant que se réalise ce rêve, Pénible cherche surtout comment séduire Margot, une corpulente marchande de légumes d’une bonne quarantaine d’années, dont il est amoureux. En vain, car le cœur de Margot ne bat que pour Girelle, Girelle qui dédaigne l’amour de cette matrone envahissante.

Lorsque l’action débute, Toinet et Girelle viennent de passer une bonne partie de la nuit dans un dancing, où ils ont fait la connaissance de deux jolies filles, Francine et Malou. L’imagination et le champagne aidant, les deux pescadous se sont fait passer pour les directeurs d’une usine de conserves, et les jeunes filles pour des stars de cinéma. En réalité, Francine et Malou, comme Margot, sont vendeuses au marché. Lorsqu’elles racontent à cette dernière leur soirée, celle-ci ne tarde pas à identifier les pseudo-directeurs. Elle convainc les jeunes filles à donner une petite leçon aux pescadous, qu’elles ont promis de revoir.

Pour cela, elles s’assurent la complicité du riche Bienaimé des Accoules, vieil adorateur de Malou. Bienaimé est présenté au trio comme un riche négociant désireux de leur acheter une grande quantité de boîtes de sardines. Pris au piège, les trois amis acceptent de passer un contrat. Le jour de la signature, Pénible se déguise en vieille dame : il est présenté comme étant la tante Clarisse, commanditaire de leur affaire. Malgré l’important dédit prévu par le contrat, le trio garde le moral.

Pour sortir de cette situation, les trois pescadous décident de faire « disparaître » tante Clarisse. Une barque contenant une coiffe, un fichu, des mitaines, un sac, est abandonnée en mer. Le trio espère ainsi faire croire que la tante s’est noyée. Le lendemain, ils reçoivent la visite de Garopouloff, riche négociant, qui avoue avoir éventré leur barque avec son yacht. Il est persuadé avoir causé la mort de la tante. Profitant de la situation, les pescadous acceptent de ne pas prévenir la police, à condition que Garopouloff commandite leur usine à la place de la vieille dame.

Acte II

Dans l’usine
L’usine est construite. Bienaimé s’inquiète, car le contrat est en bonne voie d’être honoré. Toinet est triste. Il n’a plus de nouvelles de Francine et ne sait où la joindre. Margot veut savoir comment les trois amis ont trouvé l’argent. Elle séduit ce nigaud de Pénible, lequel, sur l’oreiller, en raconte suffisamment à la vendeuse pour qu’elle puisse se venger de l’indifférence de Girelle en prévenant Bienaimé. Et ce dernier s’empresse d’avertir Garopouloff. Rempli de remords, Pénible se confesse à ses amis. Ceux-ci organisent la parade. Lorsque Bienaimé et Garopouloff se présentent, on leur affirme que Tante Clarisse existe bien, qu’elle a été retrouvée vivante, mais frappée d’amnésie.

Les gogos sont convaincus à la vue de Pénible, une nouvelle fois travesti, installé dans une chaise roulante poussée par Girelle. Ce benêt de Pénible, quelques instants plus tard, raconte tout à Margot, et tout est remis en cause. La situation se complique encore avec l’arrivée de la vraie tante Clarisse.
Après quelques instants difficiles, la situation s’éclaircit. Tante Clarisse rembourse Garopouloff et accepte de commanditer l’affaire. Par contre, ce pauvre Bienaimé reste avec 800 000 boîtes de sardines sur les bras. Quant à Toinet, qui a appris la vérité sur Francine, il retrouve la jeune fille, qui se jette bientôt dans ses bras.

— La partition

Ouverture ; Chœur d’entrée ; « Les Pescadores » (Toinet) : « Les partisanes » (Francine) ; « Sur le banc » (Margot, Girelles) ; « J’aime la mer » (Toinet) ; « Vous avez l’éclat de la rose » (Toinet et Francine) ; « Les enfrémineurs » (Toinet, Girelle, Pénible) ; « Le plus beau de tous les tangos du monde » (Toinet et Francine) ; « Cane cane Canebière » (Toinet) ; Chœur ; « Y en a qu’un » (Francine) ; « Un petit cabanon » (Toinet et Francine) ; Final

Fiche technique

Un de la Canebière
Opérette marseillaise en 2 actes et 10 tableaux de Henri Alibert, René Sarvil et Raymond Vincy ; musique de Vincent Scotto.
Création à Lyon (théâtre des Célestins), le 1° octobre 1935
Création à Paris, théâtre Bobino, le 18 octobre 1935. Avec :
Mireille Ponsard (Francine), Marguerite Villy (Malou), Gerlatta (Margot), Alibert (Toinet), Gorlett (Girelle), Rellys (Pénible), Berki (Bien Aimé des Accoules), Rolla (Garopulos).
Editions Chappell

un de la canebiere 1— Discographie

Sélections

Janine Ervil, Pierre Denain, René Novan, René Sarvil. Orch. André Grassi
Vega V 30 ST 30012 (1 V) (+Au pays du soleil)
ou Universal/Accord 476 2107 (2CD) (+ Arènes joyeuses + Au pays du soleil + Trois de la Marine)

Philippe Fargues, Claudine Granger, Véronique Rapin, Lucien Delacroix, Michel Courché. Orch. Claude Quinet
TLP 91013 (1 V) & TLP 14320 (1 CD) (+ Au Pays du Soleil + Trois de la Marine)

Références

Vous retrouverez Un de la Canebière dans « Opérette » n° 36, 92, 174, 176, 178, 191, 201, 207 & 210. Si l’un de ces articles vous intéresse, vous pouvez le consulter en allant sur notre page « Anciens numéros »

Dernière modification: 11/03/2024

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