Né à Paris le 9 mars 1884, Il était le fils cadet du poète Jean Richepin (1849-1926). C’était (d’après Mme Cariven citée par Robert Pourvoyeur) : « un garçon exubérant, gai, plein de fougue et de vie, très jeune de caractère, enthousiaste, impulsif, généreux, idéaliste même… ». Épris comme son père de liberté sans entrave, il eut comme lui une vie pleine d’aventures. À peine guéri d’une blessure encourue au front, en 1915, il s’embarqua pour Salonique puis s’intéressa à l’aviation, entre autres.
Ses œuvres musicales appartiennent pour la plupart au répertoire lyrique léger. Il a 25 ans lorsqu’est créée sa première opérette, Tell père, Tell fils dont le livret est dû à un jeune auteur d’un an son cadet, Sacha Guitry, lequel avait déjà fait jouer plusieurs pièces de théâtre. En 1914, Tiarko Richepin est à l’affiche de la salle Favart où sa comédie lyrique La Marchande d’allumettes (Edmond Rostand est co-auteur) est jouée 7 fois, mais jamais reprise sur cette scène. Rapatipatoum, en 1919, première collaboration de Richepin et de Willemetz, fut rapidement retiré de l’affiche. Les deux auteurs se retrouvèrent quelques années plus tard pour Venise (1927) qui fit les beaux soirs du théâtre Marigny, avec, en tête de la distribution André Baugé et Danièle Brégis.
Passons sur Un renard chez les poules, qui n’obtient pas un grand succès malgré d’indéniables qualités musicales, pour nous retrouver en 1932 à la Gaîté-Lyrique, où est créée La Tulipe Noire d’après Alexandre Dumas, en collaboration avec André Mouézy-Eon et Albert Willemetz. Les auteurs ont respecté la trame générale du roman en atténuant son côté mélodramatique. Bien accueillie par la critique, la pièce se joua quelques mois.
Les années trente correspondent à la montée en puissance de l’opérette à grand spectacle. Au Châtelet, Maurice Lehmann, dans les premiers temps de sa direction, faisait souvent appel à des compositeurs américains (souvent Romberg). Sous le flot des critiques (de Maurice Yvain en particulier), il donna sa chance à plusieurs compositeurs en vogue en France. C’est ainsi que Joseph Szulc, Maurice Yvain, Henri Christiné et Tiarko Richepin composèrent pour le Châtelet. Les deux derniers cités, en collaboration, donnèrent Au temps des merveilleuses (1934, 342 représentations) avec André Baugé et Marcelle Denya puis Yana (1936, 459 représentations) avec José Janson et Deva-Dassy.
Tiarko Richepin termina sa carrière théâtrale avec L’Auberge qui chante, seule opérette créée en « zone libre » en 1941, avec le jeune André Dassary. Ce dernier n’a pas trente ans et vient de quitter l’orchestre Ray Ventura. De cet ouvrage on retiendra une musique agréable, une révélation (Dassary) et… un livret particulièrement indigent. Curieusement, après 1941, Tiarko Richepin, qui ne devait disparaître qu’en 1973, ne crée presque plus et pas du tout pour le théâtre.
Pour le cinéma, il a composé la musique de plusieurs films entre 1930 et 1939 dont Violettes Impériales, Le Chemineau, Les deux gosses, Si tu reviens (les chansons), Le ruisseau. On retrouve encore son nom dans ce domaine pour le long métrage L’agonie des aigles (1951). Il a également composé des chansons : « Bye-Bye », « Il n’y a qu’un Paris », « Le voyage dans la lune » et la célèbre « Si tu reviens » dont les interprètes les plus connus furent Rina Ketty et Reda Caire.
Tiarko Richepin est mort au Kremlin-Bicêtre le 12 octobre 1973.
— Références
Vous retrouverez Tiarko Richepin dans « Opérette » n° 72. Si cet article vous intéresse, vous pouvez le consulter en allant sur notre page « Revue “Opérette” »
— Œuvres lyriques
Légende : opé = opérette, c lyr = comédie lyrique
Le chiffre indique le nombre d’actes.
Création | Titre | Auteurs | Nature | Lieu de la création |
1909 17 avr |
Tell père, Tell fils | Guitry (Sacha) | opé | Paris, Mévisto (La Bodinière) |
1914 25 fév |
Marchande d’allumettes (La) | Gérard (Rosemonde), Rostand (Maurice) | c lyr 3 | Paris, Opéra-Comique (Favart) |
1919 7 avr |
Rapatipatoum (Le joli Jocker) | Willemetz (Albert) | opé 3 | Paris, Edouard VII |
1927 25 juin |
Venise | Mouézy-Eon (André), Willemetz (Albert) | opé 3 | Paris, Marigny (Th.) |
1929 31 janv |
Renard chez les poules (Un) | Mouézy-Eon (André), Machard (Alfred) | opé 3 | Paris, Michel (Th.) |
193219 mars | Tulipe noire (La) | Mouézy-Eon (André), Willemetz (Albert) | opé 3 | Paris, Gaîté-Lyrique |
193422 déc | Au temps des Merveilleuses [1] | Willemetz (Albert), Mouézy-Eon (André), Wernert (Henri) | opé 3 | Paris, Châtelet |
1936 24 déc |
Yana [1] | Willemetz (Albert), Mouézy-Eon (André) | opé 3 | Paris, Châtelet |
1941 4 oct |
Auberge qui chante (L’) [2] | De Badet (André), Hirsch (Gerges), De Praxy (Raoul) | opé 3 | Paris, Gaîté-Lyrique |
[1] avec Christiné (Henri)
[2] airs add. de Badet (André de), Broqua, Gyongy, Trémolo
Dernière modification: 29/02/2024