Quatre jours à Paris

Quatre jours à Paris

Francis Lopez (1916-1995)

 

En 1948, la notoriété de Francis Lopez est désormais bien établie. Au théâtre, il vient de triompher avec La Belle de Cadix et Andalousie, composées pour Luis Mariano. Il traverse la Seine alors pour donner à Bobino, l’un des temples du music-hall d’alors, sa troisième opérette, Quatre Jours à Paris.
Avec cette œuvre, Francis Lopez et Raymond Vincy abordent un genre différent, qui se rattache plutôt au vaudeville opérette. Le livret, avec ses quiproquos, ses rebondissements incessants, prend plus d’importance que la partition ici moins fournie même si elle a enfanté la fameuse « Samba Brésilienne ». Raymond Vincy, l’auteur de théâtre à succès à qui l’on doit notamment J’y suis, j’y reste, peut ici s’en donner à cœur joie.
La pièce a été écrite pour le fantaisiste Andrex. Auprès de lui, Nelly Wick, Ginette Catriens, Jeannette Batti, Henri Genès, Orbal, René Bourbon et Duvaleix.

Quatre Jours à Paris se joue une année entière à Bobino et est repris en 1960 à l’ABC. Une version cinématographique est adaptée en 1955 pour Luis Mariano, entouré de Roger Nicolas, Jeanne Sourza et Geneviève Kervine. Malgré la qualité de l’interprétation, le résultat n’est guère convaincant. C’est d’ailleurs le cas pour la plupart des films musicaux français tournés à cette époque. Une autre adaptation, pour la télévision cette fois (1978) réunissait, elle aussi, une belle affiche : Georges Guétary, Eliane Varon, Michel Dunand, Katia Tchenko, Jacqueline Guy. Là encore, on restait sur sa faim, le petit écran étant réducteur pour ce type d’ouvrage qui est avant tout un spectacle « vivant ». De plus, Georges Guétary, le « jeune premier » de la production, malgré son « punch » et son talent, ne pouvait masquer sa soixantaine déjà entamée.

Aujourd’hui, Quatre jours à Paris est l’une des opérettes de Francis Lopez qui totalise chaque année le plus de représentations sur nos scènes de province. À juste titre.

L’argument

Ferdinand est la coqueluche des clientes de l’institut de beauté « Hyacinthe de Paris ». La plus empressée, Amparita, est la femme d’un riche brésilien, Bolivar. Avec la complicité de Hyacinthe, qu’elle a promis de commanditer, elle tente d’attirer le jeune homme… dans son lit. Pour l’heure, Ferdinand, qui ignore ce petit complot, fait visiter la capitale à Gabrielle, une petite provinciale venue passer « quatre jours à Paris ».

À l’institut, rien ne va plus. Amparita, qui a attendu en vain sa proie, est furieuse ; de même que Simone, la maîtresse en titre de Ferdinand. Elle repousse les avances de Nicolas, employé de la maison, qui aimerait bien remplacer son ami dans le cœur de la belle. De retour, Ferdinand se moque bien des reproches qui lui sont adressés. Il cherche surtout le moyen de rejoindre Gabrielle repartie à la Palisse, dans l’Allier. Pour égarer les soupçons, il déclare qu’il est appelé d’urgence au chevet de sa vieille grand-mère. Seul Nicolas est au courant de la vérité… Bien entendu, ce dernier ne sait pas tenir sa langue et nous retrouvons bientôt tous nos personnages à La Palisse dans l’auberge du papa de Gabrielle.

Ferdinand se fait passer pour un professeur d’aviculture ; Simone se fait embaucher comme femme de chambre… Arrive ensuite Bolivar qui – hasard que l’on ne rencontre qu’au théâtre – vient poursuivre avec l’aubergiste une partie d’échecs commencée par correspondance ; Amparita est du voyage ainsi que Hyacinthe qui court toujours après sa commandite. Enfin Nicolas complète la troupe…
Avec trois femmes amoureuses de lui, Ferdinand, malgré son imagination, ne peut accumuler les mensonges bien longtemps… et Gabrielle met bientôt tout ce beau monde à la porte.

Retour à Paris. Sincèrement amoureux de Gabrielle, Ferdinand refuse de reprendre le travail. La brave Simone se dévoue… Elle fait venir Gabrielle dans la capitale et, après une ultime dispute, les amoureux se réconcilient juste avant que ne tombe le rideau !

La partition

Acte I : Chœur d’entrée ; « Que les hommes » (Hyacinthe) ; « Dans le fruit défendu » (Amparita) (création ; air ultérieurement remplacé par « Paris-Champagne ») ; « Un petit coup par-ci ! » (Ferdinand) : « Gabrielle » (Ferdinand) ; « La samba brésilienne » (Amparita et Ferdinand) ; Trio « Tu seras trompé » (Amparita, Bolivar, Hyacinthe) : « Quatre jours à Paris » (Gabrielle) ; « J’aime les poules » (Montaron) ; « J’ai des mirages » (Zénaïde) ; Duo Ferdinand-Gabrielle « Jour et nuit » ; Quatuor « Eh bien ! C’est du joli » (Clémentine, Ferdinand, Simone, Nicolas) ; Final I

Acte II ; Chœur d’ouverture ; « Ah ! quelle nuit » (Amparita et Ferdinand) ; « Et Boum ! » (chœur), « Mon jour de repos » (Ferdinand) ; Duo Nicolas-Zénaide « J’ai des mirages » ; Final II

Fiche technique

Quatre jours à Paris 
Opérette en 2 actes et 6 tableaux de Raymond Vincy et Albert Willemetz. Musique de Francis Lopez. Orchestration de Jacques-Henri Rys.
Création à Paris, théâtre Bobino le 22 ou le 28 février 1948. Avec :
Nelly Wick (Amparita), Ginette Catriens (Gabrielle), Jeannette Batti (Zénaïde), Marguerite Willy (Simone), Wally Winck (Clémentine), Andrex (Ferdinand), Henri Genès (Nicolas), Orbal (Hyacinthe), René Bourbon (Bolivar), Duvaleix (Montaron) ; mise en scène de Maurice Catriens ; ballets et danses réglés par Georges de Trébert ; direction musicale, Maurice Boulais.
Editions Chappell

Discographie

Sélections

Eliane Varon, Katia Tchenko, Georges Guétary, Michel Dunand. Orch. Jo Moutet (extraits film TV, 1978)
Album Festival 315 (2 disques) (2° disque : « Chansons » par Georges Guétary)

Lionel Patrick, Suzanne Deilhes, Direction musicale, Jack Say
Festival FLO 243 S (25 cm)

Andrex et Ginette Baudin. Direction musicale, Jo Moutet.
1 disque 45T Pathé 45EG515

Six airs extraits du film par Luis Mariano
Emi (sur plusieurs 33T consacrés au répertoire filmographique de Luis Mariano)

Références

Vous retrouverez Quatre jours à Paris dans « Opérette » n° 77, 95, 111, 180, 185 & 186. Si l’un de ces articles vous intéresse, vous pouvez le consulter en allant sur notre page « Revue “Opérette” »

Dernière modification: 03/03/2024

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