Jacques Offenbach (1819-1880)
Pour beaucoup, le véritable point de départ de la carrière de Jacques Offenbach a eu lieu le 5 juillet 1955 avec l’ouverture de « ses » Bouffes-Parisiens (Carré Marigny) avec, au programme, plusieurs pièces en 1 acte dont Les Deux aveugles.
En réalité, en 1855, le compositeur a déjà à son actif quelques piécettes bouffes dont : Le Moine bourru (1843), L’Alcôve (1847), Le Trésor à Mathurin (première mouture du Mariage aux lanternes), Pépito (1853) et Oyayaye, la reine des îles (1855).
Créé sur la scène des Variétés, le 28 octobre 1853, Pépito n’y fit qu’une carrière assez brève, malgré un très bon accueil : l’ouvrage empiétant, aux dires du bureau des théâtres du ministère, sur le répertoire de l’Opéra-Comique ! Il fut repris aux Bouffes-Parisiens en mars 1856. Pépito permit toutefois à Offenbach de devenir membre de la SACD.
Pour Louis Schneider (1) « Pépito a une certaine importance dans la carrière du compositeur. Cette pièce a été le modèle, le prototype de toutes ces œuvres brèves, monologues musicaux, saynètes à deux ou trois personnages, qui permirent à Offenbach d’alimenter le théâtre des Bouffes-Parisiens ».
(1) « Offenbach », librairie académique Perrin, 1923
— L’argument
Une plage villageoise au pays basque espagnol. Deux auberges se font face : celle de la jeune et gentille Manuelita et celle de Vertigo. Ce Vertigo est un véritable homme-orchestre, car il cumule également les professions de facteur, de perruquier, de docteur, de maréchal-ferrant… Il aimerait « confondre les enseignes de leurs auberges » en épousant Manuelita ; mais celle-ci reste fidèle à son fiancé Pépito qui, comme l’Arlésienne, n’apparaîtra jamais sur scène, occupé qu’il est à faire son service militaire à Madrid.
Miguel, ami d’enfance de la jeune fille, revient au pays après une longue absence. Il est jeune et riche et trouve Manuelita fort séduisante. Ce vilain jaloux de Vertigo la lui décrit comme une fille sans vertu, mais demande malgré tout au nouveau venu comment il pourrait faire sa conquête. Miguel lui conseille de boire, de boire encore et elle lui tombera dans les bras. Sitôt dit, sitôt fait et Vertigo est bientôt ivre mort… ce qui laisse le champ libre à Miguel qui, fort de ce que lui a raconté l’aubergiste, fait une cour assez leste à Manuelita, qui le repousse avec indignation.
Vertigo finit par avouer que Manuelita est la vertu même. Miguel, sincèrement épris, décide de se dévouer : il ira à Madrid remplacer Pépito à l’armée. Une lettre arrive : Pépito annonce son mariage avec une cantinière. Manuelita n’est guère chagrinée, car elle a réalisé qu’en réalité, c’est de Miguel qu’elle est amoureuse.
(Résumé inspiré de l’article de Robert Pourvoyeur paru dans le n°52 d’« Opérette »).
— La partition
Ouverture ; « Il aimait votre vert feuillage » (Manuelita) ; « En tous métiers, moi, j’excelle » (Vertigo) ; « Gentille femme d’Alcade » (Vertigo) ; « Au son d’une marche guerrière » (Manuelita) ; Duo Miguel-Manuelita « Si les filles de ce village » ; Trio « A table ! » et couplets « Bruit charmant » (Vertigo, Manuelita, Miguel) ; Couplets « Jadis d’humeur légère » (Miguel) ; Duettos « Là-bas chantait, dansait tout le village » et « Adieu » (Manuelita, Miguel) ; Final
— Fiche technique
Pépito
Opéra comique en 1 acte de Jules Moinaux et Léon Battu, musique de Jacques Offenbach. Création à Paris, théâtre des Variétés, le 28 octobre 1853 avec Leclère, Bieval et Mlle Larcena.
— Discographie
Mady Mesplé, Yves Bisson, Albert Voli. Orch. Catherine Comet
UORC 309 (2 V) (+Barbe Bleue)
— Références
Vous retrouverez Pépito dans « Opérette » n° 52. Si cet article vous intéresse, vous pouvez le consulter en allant sur notre page « Revue “Opérette” »
Dernière modification: 29/02/2024