La Toison d’or

Francis Lopez (1916-1995)

 

Après la réussite de Pour Don Carlos (1950) et le triomphe du Chanteur de Mexico (1951), Maurice Lehmann, directeur du Châtelet, monta L’Auberge du Cheval-Blanc, dont le théâtre avait l’exclusivité, à condition de la monter à intervalle régulier. Pendant que L’Auberge, magnifiquement emmenée par Colette Riedinger et Luc Barney, Josépha et Léopold jamais égalés, Francis Lopez peaufinait sa partition suivante prévue, après Georges Guétary et Luis Mariano, et en attendant Tino Rossi, pour André Dassary.

Dans son ouvrage « Histoire de l’opérette en France », Florian Bruyas présente ainsi « La Toison d’or » :
« La Toison d’Or, deux actes et vingt tableaux de Raymond Vincy d’après le roman de Pierre Benoit, musique de Francis Lopez, prit le relais, admirablement montée, comme à l’accoutumée, par Maurice Lehmann, aidé de son inséparable Émile Couvelaire. Décidément, Pierre Benoit portait bonheur à Francis Lopez. La partition du jeune compositeur faisait preuve d’une variété d’invention et d’une diversité de moyens très évidentes. Les romances de Stanislas, que ce soit « L’étoile bleue », « Même si vous partiez à l’autre bout du monde » ou « Jamais je n’aurai d’autre amour », sans être d’une originalité excessive, s’insinuaient facilement dans la mémoire des auditeurs et les airs de Brigitte, comme la berceuse, ou « Au jardin du Luxembourg » chanté devant un décor très réussi représentant la Fontaine Médicis, mettaient en valeur la jolie voix de l’interprète Colette Riedinger. La distribution, d’ailleurs, était éblouissante avec la déjà nommée Riedinger, bien en voix et en beauté, Jacqueline Cadet (Maria-Hermine) (1), André Dassary dont la jolie voix de ténor se jouait du rôle de Stanislas, Pierjac très amusant dans le personnage d’Ernest et le baryton Lucien Lupi dont le beau timbre grave sonnait superbement dans l’air du grand-prêtre, « Toison d’Or ». Les ballets étaient très réussis comme musique autant que comme chorégraphie. L’excellent compositeur Paul Bonneau avait contribué à mettre au point la très agréable partition. »

(1) Petite confusion de Florent Bruyas. Jacqueline Cadet tenait le rôle de Valentine

L’argument

Acte I

En 1895, en Suisse, Stanislas Monestier et Brigitte Holtzer font connaissance. Coup de foudre réciproque. Au moment où il allait se déclarer, le jeune homme apprend qu’il est ruiné. Il estime devoir renoncer à Brigitte et, accompagné de son ami Ernest, rejoint Paris, sans donner à la jeune fille les véritables raisons de son départ. Celle-ci n’est pas satisfaite des explications fournies et rejoint Stanislas. Les deux jeunes gens se déclarent leur amour.
Deux riches banquiers contactent Stanislas pour lui acheter une concession de terrains qu’il possède en Perse dans la Principauté d’Astérabad. Stanislas ignore que ces terrains renferment du pétrole. Heureusement, il plait à Valentine, la fille de l’un des deux hommes de finance. Elle lui conseille d’être ferme en affaires. Effectivement, Stanislas obtient un prix intéressant, quoique bien inférieur à la valeur réelle de ses biens. Lorsque Brigitte apprend l’histoire, elle estime que Stanislas s’est fait voler. La jeune fille, qui semble bien au courant de la situation en Perse, conseille à son amoureux de ne pas encaisser le chèque et d’aller sur place faire valoir ses droits. Voilà donc tous nos héros en route pour la Principauté d’Astérabad, à la conquête du pétrole, cette nouvelle Toison d’or.

Acte II

Dans la Principauté d’Astérabad, la situation est confuse. La Princesse Atalide est la souveraine, mais la régence est en fait exercée par le Prince Xipharès. Le pétrole attire les convoitises et notamment celles du Grand Prêtre du Culte du Feu, le vénérable Khaled-al-Mansour. En arrivant dans la Principauté, Brigitte annonce qu’il lui faut rejoindre d’urgence la Suisse.
Elle part, non sans remettre à Stanislas une lettre de recommandation pour la Princesse Atalide, qui est, paraît-il, l’une de ses anciennes amies de pension. À Astérabad, Khaled et Xipharès intriguent. Ils sont furieux d’apprendre que la Princesse a décidé d’accorder une audience à Stanislas. Le jeune homme est introduit. Quelle n’est pas sa surprise de constater que la souveraine n’est autre que Brigitte ! Celle-ci est prête à abandonner sa couronne pour suivre Stanislas. Mais ce dernier refuse et se retire.

Les événements se précipitent. Le peuple exige qu’Atalide prenne réellement le pouvoir. Pour se venger, Xipharès et Khaled décident de mettre le feu aux puits de pétrole. Au péril de sa vie, Stanislas empêche le désastre. Sous les acclamations du peuple, il épouse Atalide, tandis qu’ Ernest s’unit à Valentine, dont il a su se faire aimer.

La partition

Acte I :  Le Grand Orphéon d’Appenzell ; « Pour être pharmacien » (Ernest) ; « Le village est en fête » (chœurs et Brigitte) ; « Sur chaque route » (chœurs et Stanislas) ; « L’étoile bleue » (Stanislas) ; Quintette « Dans un petit hôtel » ; Couplets de Valentine « La mode de Paris » ; Quatuor « L’or et l’amour » ; « Au jardin du Luxembourg » (Brigitte) ; « Si vous partiez » (Stanislas) ; Duo Ernest-Hermine ; Chœur des marchands ; « Va petit enfant » (Brigitte) ; Chœurs, ballet, et final I « Soleil d’Orient »

Acte II : Chœur « Nuit » ; Chant du Grand Prêtre « Toison d’or » ; Trio comique « Entre deux choses » (Ernest, Hermine, Valentine) ; « Jamais, je n’aurai d’autre amour » (Stanislas) ; « Anouchka » (Stanislas) ; Ballet Kurde ; « Que m’importe ma couronne » (Brigitte) ; Final II

Fiche technique

La Toison d’Or
Opérette à grand spectacle en 2 actes et 20 tableaux de Raymond Vincy, d’après le roman de Pierre Benoît, musique : Francis Lopez. Arrangements musicaux de Paul Bonneau.
Création : Paris, théâtre du Châtelet, le 18 décembre 1954. Avec :
Colette Riedinger (Brigitte), Jacqueline Cadet (Valentine), Hermine (Hermine de St-Quévremont), André Dassary (Stanislas), Pierjac (Ernest), Berki (Van Brook), Guy Derlan (Fassilinidès), Lucien Lupi (Khaled-al-Mansour), Sam-Max (le proviseur, Xipharès). Direction musicale, Félix Nuvolone
Editions Chappell

Discographie

Sélections

Colette Riedinger. Orch. Félix Nuvolone
Decca 455521  (1 V)(45T (4 airs))

Lina Dachary, André Dassary, Lucien Lupi. Orch. Paul Bonneau
EMI C 057 12 109 (1 V)

Colette Riedinger, Lina Dachary, André Dassary, Lucien Lupi. Orch. Paul Bonneau & Félix Nuvolone
Marianne Melodie 0516842 (1 CD)

Références

Vous retrouverez La Toison d’Or dans « Opérette » n° 95, 96, 142, 203 & 205. Si l’un de ces articles vous intéresse, vous pouvez le consulter en allant sur notre page « Revue “Opérette” ».

Dernière modification: 10/03/2024

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