Il Signor Fagotto

Il Signor Fagotto

Jacques Offenbach (1819-1880)

 

À partir de 1862, Offenbach se rend chaque année à Bad Ems, ville d’eau allemande, pour soigner ses douleurs rhumatismales. Le petit théâtre du Casino constituait un cadre délicieux pour l’opérette et pendant plusieurs années le compositeur y présenta, avant Paris, quelques opéras bouffes ou opérettes dont Les Bavards (1862), Il Signor Fagotto et Lischen et Fritzchen (1863), Le Fifre enchanté (1864).
S’agissant de Il Signor Fagotto, l’ouvrage est créé aux Bouffes-Parisiens le 18 janvier 1864. Les répétitions ont été accélérées car le théâtre vient de subir un échec cuisant avec La Fiancée du roi de Garbe, un opéra-comique d’Auber, sur un livret posthume de Scribe. Offenbach a fait appel à Nuitter et Tréfeu qui signent pour la première fois en commun un livret pour le compositeur. Leur collaboration se renouvellera notamment pour d’autres ouvrages créés à Bad Ems.

Ouvrage longtemps oublié, Il Signor Fagotto est sorti de l’oubli grâce aux Musicomédiens (Pierre Jacquemont, Louis Dunoyer de Segonzac et Jean-Marie Lecoq) en 1983 (au Printemps de Bourges). Accueilli au théâtre de la Potinière à Paris, il connut, la même année, un réel succès (200 représentations), participant ainsi aux « redécouvertes » des en-un-acte d’Offenbach. Il devait revenir au théâtre Mouffetard du 29 septembre au 25 octobre 1985. La production bénéficia en outre d’une tournée.

Les protagonistes avaient concocté une version élargie de la pièce d’Offenbach, en ajoutant quelques extraits musicaux empruntés à d’autres opéra bouffes du compositeur, Louis Dunoyer de Segonzac s’étant chargé d’une nouvelle orchestration pour petite formation orchestrale. Certes, les inconditionnels d’Offenbach n’ont pas apprécié les ajouts et l’interprétation confiée à des interprètes plus comédiens que chanteurs, mais l’entrain, la bonne humeur et le talent qui émanaient de cette jeune troupe ont balayé tous les préjugés et séduit le public. Le spectacle a été télévisé.

En 2005, dans le cadre du festival de Bruniquel (juillet-août), Il Signor Fagotto a été repris dans une mise en scène de Frank T’Hézan, sous la direction musicale de Jean-Christophe Keck, grand spécialiste d’Offenbach.

— L’argument

Bertolucci, sorte de Monsieur Jourdain entiché de grande musique, veut marier sa fille Clorinda à un vieillard cacochyme, le dénommé CaramelIo, par ailleurs compositeur au lyrisme « pompier ». Pour l’heure, il attend la visite du grand maestro Fagotto, avec lequel il entretient une correspondance fournie. Il voue une admiration sans borne à ce savant qui lui fait l’honneur, ce jour même, d’assister à la signature du contrat de mariage.
Oui, mais la belle s’est entichée de son maître de musique, le séduisant Fabricio. Elle espère bien, avec l’aide de sa servante Moschetta, d’épouser l’élu de son cœur. Arrivée de Fagotto, qui n’est autre que le domestique Bacolo, affublé d’une perruque ridicule et de vêtements excentriques. Spécialiste de la musique « imitative » (il sait aussi bien imiter un coq, une marmite qu’un feu d’artifice), le pseudo-Fagotto fascine Bertolucci mais se prend de querelle avec l’affreux Caramello et leur duel « musical » se terminerait en bagarre si Bacolo ne perdait pas sa perruque… Il est reconnu et après une certaine confusion, tout s’arrange pour le bonheur de tous, Caramello excepté. Clorinda épouse Fabricio et Bacolo, Moschetta qui, jusque-là le dédaignait.

La partition

Quatuor « Il accourt, il approche, il arrive ! » (Bertolucci, Clorinda, Moschetta, Bacolo) ; Trio « Je veux que ma fille » (Bertolucci, Clorinda, Fabricio) et duetto « Allons, il faut que je vous donne votre leçon » (Clorinda, Fabricio) ; Ensemble « Ah ! c’est très bien » (Bertolucci, Clorinda, Fabricio) ; « Quand j’achète fruit ou légume » (Moschetta) ; « Compositor mouzicien » (Bacolo/ Fagotto) ; Duo « Nous voilà seuls » (Bacolo- Moschetta) ; Ensemble « Oïa ! Oïa ! Esbroufalaïa » et  « Les instruments à cordes » (Bacolo) ; Final « Messieurs, par un ensemble »

Fiche technique

Il Signor Fagotto
Opérette en un acte de Charles Nuitter et Etienne Tréfeu, musique de Jacques Offenbach.
Créée au Kursaal de Bad Ems, le 11 juillet 1863 et à Paris, théâtre des Bouffes-Parisiens, le 18 janvier 1864.
La distribution à Paris :
Mmes Taffanel (Clorinda), Zulma Bouffar (Moschetta), Tostée (Fabricio, rôle travesti), Désiré ou Desmonts (Bertolucci), Pradeau (Bacolo), Edouard Georges (Caramello)
Editeur : Challiot et Cie

Discographie

Seul enregistrement : K7 éditée par les Musicomédiens avec Kay Fender, Jocelyne Sand, Gilles Butin, Jean-Marie Lecoq. Direction musicale, Louis Dunoyer de Segonzac

— Références

Vous retrouverez Il Signor Fagotto dans « Opérette » n° 48, 57 & 137. Si l’un de ces articles vous intéresse, vous pouvez le consulter en allant sur notre page « Revue “Opérette” »

Dernière modification: 09/03/2024

Imprimer
Cookies
Nous utilisons des cookies. Vous pouvez configurer ou refuser les cookies dans votre navigateur. Vous pouvez aussi accepter tous les cookies en cliquant sur le bouton « Accepter tous les cookies ». Pour plus d’informations, vous pouvez consulter notre Politique de confidentialité et des cookies.