Pour la première fois, Guignol “en chair et en os” dans un spectacle musical familial de Sorel, mis en scène par Ned Grujic, avec Aurore Blineau, Victor Bourigault, Simon Drai, Vincent Gillieron, Margaux Lloret et Lucie Mante
Dans la ville imaginaire de Lyondres, Monsieur Henry dirige un théâtre où il présente chaque jour les mésaventures de Guignol et de ses amis, Gnafron et Madelon. Mais le temps a fait son œuvre et les enfants, moins attirés par les spectacles de marionnettes, ont peu à peu déserté le lieu, laissant Monsieur Henry endetté. Afin de sauver leur marionnettiste de la terrible Betty (accompagnée de son complice, Le Teigneux), qui cherche à reprendre le théâtre pour en faire un parking, Guignol, Madelon et Gnafron décident de se transformer en humains. Ils partent alors à la recherche de « La Belle Étoile », un diamant magique permettant de réaliser tous les vœux. Au cours de cette prodigieuse aventure dans les rues de Lyondres, ils font la connaissance de la belle Émilie, jeune fille humaine, elle aussi en quête de « La Belle Étoile » pour guérir son père malade. Au premier regard, Guignol en tombe follement amoureux. De leur rencontre va naître une épopée inoubliable !
Résolument moderne, cette réécriture de Guignol nous transporte d’aventures trépidantes et drôles en péripéties musicales et touchantes portées par six comédiens-chanteurs-danseurs pleins d’énergie, de fougue et de talent. Ces six comédiens à l’énergie communicative interprètent les différents personnages. Bravo aux costumes, à la musique signée Sorel, aux chansons live aux accents pop ; la mise en scène est plus que tonique, et les chorégraphies endiablées comportant combats et claquettes….
Un bémol peut-être ? Être encore plus interactif avec les enfants.
Grands et petits, laissez-vous embarquer dans ce spectacle musical familial jubilatoire. Vous rirez, serez émerveillés et émus.
Françoise Mésange
À propos de Guignol, nous avons rencontré Simon Draï
Le tout jeune Simon Draï interprète de façon magistrale le personnage de Guignol dans la comédie musicale éponyme,
. Commençons par parler de vous
Mes parents étant comédiens et ma famille était très liée à l’univers artistique, je crois que j’ai toujours voulu être sur la scène. Pendant ma scolarité, j’ai participé à des ateliers-théâtre et, dès l’obtention de mon bac, je me suis inscrit au Conservatoire du 9ème arrondissement de Paris, où j’ai étudié pendant une année avant de rejoindre, pour trois ans, l’École de Comédie Musicale de Paris. Cette école m’a permis de recevoir une solide formation, très complète, en comédie, chant, danse, comédie musicale, expression scénique, mime, etc. Ces années d’apprentissage ont été complétées par des expériences scéniques lors de ma participation à des spectacles, bien que ces années aient été durement impactées par la covid. : entre autres, Coups de feu sur Broadway, La Grande Histoire de Mowgli, Frankenstein Junior, Les Voyages de Gulliver, ansi que Tout va bien se passer (d’Alil Vardar à La Grande Comédie), sans oublier Le Rêve d’Oliver (au théâtre Essaïon), un Musical Club du Châtelet et quelques autres.
. Que pouvez-vous nous dire sur l’histoire de cette production, qui a fait ressurgir Guignol, un peu oublié aujourd’hui.
Il y a environ 5 ans, c’est Sorel (le compositeur de l’opéra-rock Le Rouge et le Noir) qui en a eu l’idée et s’est lancé dans la composition des musiques ; il a très vite trouvé librettiste (Anthony Michinea) et metteur en scène (Ned Grujic) avec l’idée centrale d’humaniser Guignol. J’ai été recruté au cours d’un casting qui comportait aussi des auditions organisées avec l’objectif de trouver de jeunes interprètes capables de travailler ensemble.
. C’était évidemment très important car quand on voit ce spectacle, on comprend vite que la cohésion des comédiens est essentielle. Et vous-même, que connaissiez-vous de Guignol ?
En fait, je vous avoue que je n’ai jamais eu l’occasion de voir un spectacle de marionnettes de Guignol, mais, en revanche, j’ai très présent le souvenir de la scène de la Grande Vadrouille qui se passe au théâtre de Guignol. Notre spectacle est sans doute très différent du spectacle traditionnel, mais il répond de façon plus moderne au goût des enfants, par ses aspects visuels et musicaux.
. Il est vrai qu’il y a beaucoup d’action, on vous voit danser, courir en tous sens, mimer un combat, et puis on vous entend chanter avec une grande aisance et une si apparente facilité que certains spectateurs (dont moi !) se sont un moment interrogés sur un éventuel play-back.
Oh non, pas du tout ! il est vrai que c’est un exercice sportif, mais la formation que j’ai reçue m’a aussi appris à maîtriser mes efforts physiques et mon souffle.
. N’avez-vous pas craint de choquer les enfants en humanisant ce personnage qu’ils ne connaissent que sous la forme d’une marionnette ?
Nous nous sommes effectivement posé la question, mais quand, après le spectacle, nous accueillons les enfants et leurs parents, tous nous ont montré leur enthousiasme et il semble bien qu’humaniser Guignol et ses comparses a contribué à tisser des liens très forts.
. Même si le fil de l’histoire est très clairement construit, pensez-vous que les enfants ont vraiment perçu le passage de la marionnette à l’humain ?
Les plus jeunes des spectateurs n’ont pas nécessairement tout compris, mais tous sont fascinés par une scène continuellement en mouvement et éclatante de couleurs, le tout accompagné d’airs qui s’inscrivent très vite dans la mémoire, et tous réagissaient avec enthousiasme.
. À ce propos, comment l’interaction avec les enfants a-t-elle été organisée ?
Nous avons fait le choix de garder des interactions, comme dans le spectacle traditionnel, mais en accordant la priorité au déroulement de l’histoire afin de ne pas laisser les enfants se déconcentrer.
. Le futur de cette production ?
Il est question d’une tournée, mais rien de précis à ce jour.
. Et votre futur à vous ?
Je suis en pleine audition pour Disneyland… ce sera une nouvelle expérience ! Et j’ai des projets pour des créations dont il est encore trop tôt pour parler. J’espère aussi pouvoir continuer à me former, en particulier à Londres.
. Un ou des souhaits ?
Qu’en France, les jeunes artistes puissent exercer leur métier dans des spectacles qui ne seraient pas créés uniquement avec un objectif de rentabilité, et aussi qu’on commence très tôt à initier les enfants à la comédie musicale, en particulier dans le milieu scolaire.
. Rendez-vous à votre prochain spectacle !
Christiane Izel
10 décembre