Jacques Offenbach (1819-1880)
Nous sommes le 5 juillet 1855, soirée d’ouverture des Bouffes-Parisiens. En effet, Offenbach a été autorisé, par décision du 15 juin, à ouvrir son propre théâtre, situé Carré Marigny, à quelques enjambées de l’Exposition Universelle qui bat son plein.
Le programme comprend un prologue, Entrez, Messieurs et Mesdames, paroles de Jules Méry et Jules Servières (Halévy), une petite opérette Une Nuit Blanche d’Édouard Plouvier, une pantomime, Arlequin Barbier, argument de Charles Placet, et une saynète de Jules Moinaux (le père de Courteline) intitulée Les Deux aveugles.
Arrêtons nous sur Une nuit blanche qui, au cours de cette soirée, sans connaître le succès de la bouffonnerie musicale Les Deux aveugles, fut fort bien accueillie. Elle sera d’ailleurs éditée. Sujet peu original, mais comprenant six morceaux musicaux, dont une chanson à boire, fort bien réussis
— L’argument
L’action se déroule dans une auberge de la frontière franco-belge, au soir du mariage de Jean et de Fanchette. Cette dernière est désespérée. Son mari a disparu. Et la nuit de noces, alors ? Rassurez-vous, si le point de départ de l’action peut faire croire à un parallèle avec le sort réservé à Jeannette dans l’opéra-comique de Massé créé deux ans auparavant, les motifs de l’absence de l’époux sont tout autres.
Fanchette attend désespérément son Jean. Surgit le cousin Hercule, douanier de son état, qui ne demanderait pas mieux que de pallier l’absence du mari. Elle le cache dans la cave lorsqu’enfin Jean se manifeste. En fait, il s’avère être… un contrebandier ! Le couple détourne l’attention du cousin grâce aux bonnes bouteilles de la cave, tandis que les contrebandiers font leurs petites affaires.
Au matin, le brave Hercule s’en va, en faisant remarquer aux jeunes mariés qu’il n’est pas dupe. Il a deviné le secret de Jean, mais se taira par amitié pour Fanchette.
— La partition
Ouverture ; « La voilà donc cette nuit de mystère » (Fanchette) ; « Consolez-vous » (Hercule) ; « C’est moi » (Jean, Fanchette) ; Duo Fanchette-Jean « Ah! que c’est bon d’être deux »; « Contrebandier, tu ne sais pas mignonne » (Jean) ; « Allons Fanchette » (Jean) et duo Jean – Hercule « Aimons le vin » ; Final
— Fiche technique
Une nuit blanche
Opéra-comique en 1 acte de Edouard Plouvier. Musique de Jacques Offenbach. Création, théâtre des Bouffes-Parisiens (salle Marigny), le 5 juillet 1855. Avec :
Mlle Macé (Fanchette), Berthelier (Hercule) ; Darcier (Jean)
Editions EPTC Chappell
— Discographie
Il n’existe pas d’enregistrement discographique de Une nuit blanche. Cependant l’ex-ORTF l’a enregistré dans au moins 3 versions différentes :
-Lina Dachary (Fanchette), Bernard Alvi (Hercule), Lucien Huberty (Jean). Orchestre lyrique de l’ORTF, direction Marcel Cariven (enregistrement 1966)
-Monique Stiot (Fanchette), Joseph Peyron (Hercule), Bernard Demigny (Jean). Orchestre lyrique de l’ORTF, direction Robert Martignoni (enregistrement 1969)
-Monique Stiot (Fanchette), Bernard Plantey (Hercule), Claude Meloni (Jean). Orchestre lyrique de l’ORTF, direction André Guilbert (enregistrement 1973)
— Références
Vous retrouverez Une nuit blanche dans « Opérette » n° 140. Si cet article vous intéresse, vous pouvez le consulter en allant sur notre page « Revue “Opérette” »
Dernière modification: 29/02/2024