Trois de la marine

Trois de la marine

Vincent Scotto (1874-1952)

 

Créé sur la petite scène du Moulin de la Chanson (200 places), Au pays du soleil, la première opérette marseillaise (22 octobre 1932), refusait du monde chaque soir et l’on s’empressa de rechercher des établissements plus grands : successivement Bobino, le Pavillon, l’Européen, l’Empire, les Folies Wagram et Nouvel Ambigu (jusqu’au 26 novembre 1933).
La dernière représentation de Au pays du soleil est à peine achevée que déjà les répétitions de Trois de la Marine débutent. La première représentation est donnée le 19 décembre 1933. Le succès se prolonge jusqu’au 1° mars 1934 dans cette salle ; l’ouvrage est donné quatre fois à l’Européen avant de partir en tournée avec Darcelys dans le rôle créé par Alibert, ce dernier préparant l’ouvrage suivant.

Deux films ont été tirés de Trois de la Marine. Le premier en noir et blanc avec Alibert, Armand Bernard, Charpin, Jacques Dumesnil, Betty Stockfield (1935). Le second, en couleurs, comprenait des airs additionnels de Philippe Gérard, et était interprété par Marcel Merkès, Henri Genès, Paulette Merval, Jean Carmet et René Sarvil. (1957).

Comme Un de la Canebière et Au pays du soleil, Trois de la Marine peut se prévaloir de plusieurs milliers de représentations. Aujourd’hui, de ces trois ouvrages, seul Un de la Canebière est encore inscrit assez régulièrement au répertoire des théâtres. On ne sait trop pourquoi ; sans doute, l’intrigue de Un de la Canebière est un peu mieux construite, plus amusante, mais les chansons ont ici la même veine mélodique : on citera « A Toulon », « Sur le plancher des vaches », « L’amour est une étoile », « Je ne sais pas ce qui m’attire »…

— L’argument

Acte I

1930. Après une croisière de 14 mois autour du monde, « L’Indomptable » rejoint Toulon. Les matelots sont enchantés de rentrer au port après une longue absence.Antonin, Favouille et Papillote, les « Trois de la Marine » sont très attendus. Papillote, par Fifi, qui lui présente leur fils Papillon, fruit d’une escale précédente. Favouille, par Madame Délescoube, veuve ni jeune, ni belle. Et Antonin, par Rosette, la jolie blanchisseuse, qui espère de tout son cœur que le jeune homme va lui demander de l’épouser.Mais Antonin est amoureux de la belle et mystérieuse Dorah, jeune femme rencontrée au cours d’escales précédentes.

Au cours d’une grande fête donnée à bord de « l’Indomptable », des documents secrets disparaissent de la cabine du Commandant. Antonin soupçonne Dorah, qui lui a demandé de visiter la cabine. Il s’estime en partie responsable du vol. Aussi, accompagné de ses deux amis, le jeune homme s’est juré de retrouver les documents.

Acte II

Antonin s’attache aux faits et gestes de Dorah et la suit dans une taverne, où elle est bientôt rejointe par un mystérieux individu, qui remet une enveloppe à la jeune femme. Les matelots interviennent. Une bagarre se déclenche, au cours de laquelle Antonin réussit à récupérer les plans. Il va immédiatement les remettre au Commandant.
C’est à bord de « l’Indomptable » que l’aventure se termine. Nous y apprenons que Dorah est en réalité un agent des services secrets français, dont la mission consistait à découvrir un espion parmi les membres de l’équipage. Les plans volés étaient de faux documents, destinés à obliger l’espion à se découvrir.Le subterfuge et l’action déterminante d’Antonin et de ses compagnons, ont ainsi permis de démasquer le coupable, qui n’est autre que Keffers, le premier-maître. Tout finit donc bien et Rosette trouvera le bonheur dans les bras d’Antonin, qui, au fond, n’a jamais aimé qu’elle.

— La partition

Introduction : « Quand les marins s’en vont deux par deux » ; « À Toulon » (Antonin) ; « Lavons notre linge » (chœurs) ; « De l’eau, du savon, du soleil » (Rosette) ; « L’amour est une étoile » (duo Antonin-Rosette) ; « Je ne sais pas ce qui m’attire » (Antonin) ; « Sur le plancher des vaches » (Antonin) ; « Quand les marins dansent en rond » (Antonin) ; « La cigarière de Bizerte » (Antonin) ; « Avant le coucher du soleil » (Rosette) ; « Depuis que je vous aime (Antonin) ; Final « À Toulon ».

Fiche technique

Trois de la Marine
Opérette marseillaise en 2 actes et 12 tableaux de Henri Alibert et René Sarvil, musique de Vincent Scotto
Création : Paris, Nouvel-Ambigu, le 19 décembre 1933. Avec :
Gaby Sims (Rosette), Gerlatta (Mme de l’Escoube), Loulou Darty (Fifi), Mary Francey (Dorah), Alibert (Antonin), Rivers Cadet (Papillotte), Rellys (Favouille), Jean Dulac (le commandant), Flament (Keffers). Direction musicale, Georges Sellers.
Editions Salabert

Discographie

Sélections 

Janine Ervil, Pierre Denain, René Novan, René Sarvil. Orch. André Grassi
Vega ST 30013 (1 V) (+Arènes Joyeuses)
ou Universal/Accord 476 2107 (2CD) (+ Arènes joyeuses + Au pays du soleil + Un de la Canebière)

Claudine Granger, Francis Lorca, Edmond Carbo, Alain Vanek, Jacques Legrand .Orch. Claude Quinet
TLP 91015 (1 V) & TLP 14320 (1 CD) (+ Au Pays du Soleil + Un de la Canebière)

Références

Vous retrouverez  Trois de la Marine dans « Opérette » n° 92, 201 & 206. Si l’un de ces articles vous intéresse, vous pouvez le consulter en allant sur notre page « Revue “Opérette” »

Dernière modification: 10/03/2024

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