La Princesse de Trébizonde

La Princesse de Trébizonde

Jacques Offenbach (1819-1880)

 

La décennie 1860 a été faste pour Jacques Offenbach : environ quarante-cinq ouvrages parmi lesquels la plupart de ses grandes opérettes. Après le succès de La Périchole en octobre 1868, suivie par la deuxième version du Château à Toto, il enchaîne avec Vert-Vert (Opéra-Comique, 10 mars 1869) et, le même mois, avec La Diva (Bouffes-Parisiens). Puis vient le tour de La Princesse de Trébizonde, opéra bouffe en 2 actes sur un livret de Charles Nuitter et Eugène Tréfeu dont la première représentation est donnée au Kurtheater de Baden-Baden le 31 juillet 1869.

Puis, en décembre, en quatre jours, c’est à un véritable feu d’artifice Offenbach auquel on assiste : création de la deuxième version agrandie en 3 actes de La Princesse de Trébizonde (Bouffes-Parisiens, 7 décembre), de la première version des Brigands (Variétés, 10 décembre) et enfin de La Romance de la rose (Bouffes-Parisiens, 11 décembre).

Les répétitions de La Princesse de Trébizonde furent assez mouvementées, le compositeur menaçant même un jour de retirer l’ouvrage. Mais tout s’arrangea… Cet opéra bouffe se joua quatre mois puis bénéficia de plusieurs reprises dont celle aux Variétés en 1888. Le «Bruyas» n’en relève pas dans la capitale au XXe siècle jusqu’en 1965.

De nos jours, La Princesse est fort peu souvent représentée. Récemment on citera les productions du théâtre de l’Odéon de Marseille en mars 2000, de Waterloo en 2005, des Tréteaux lyriques à Paris (Trianon) en 2009 et de l’Opéra de Saint-Etienne en décembre 2012 (mais il ne s’agit pas de séries, loin de là, 1 à 3 représentations chaque fois) et celles de Bruniquel en 2019

L’argument 

Acte I : une place publique

Cabriolo est le propriétaire d’une baraque foraine dont la principale attraction est une figure de cire nommée La Princesse de Trébizonde. Sa troupe comprend sa sœur, l’athlétique Paola, ses deux filles, Régina et Zanetta, et Trémolini, un ancien domestique amoureux de Régina. En l’époussetant, Zanetta casse le nez de la Princesse de Trébizonde, et doit prendre sa place et tenir son rôle. Dans la recette, fort maigre, s’est glissé un billet de loterie, déposé par le Prince Raphaël, amoureux de la jeune fille-statue, en paiement de sa place. Miracle, le ticket gagne le gros lot : un château.

Acte II : Le château

Six mois se sont écoulés. Nos nouveaux châtelains s’ennuient ferme et regrettent leur vie errante. À l’occasion d’une chasse, le prince Raphaël se présente au château bientôt rejoint par son père le prince Casimir et son précepteur Sparadrap. Monarque au pouvoir absolu, Casimir ne se laisse influencer que par son fils. Il accepte donc d’acheter toutes les figurines de l’ancienne attraction foraine et, par voie de conséquence, nomme Cabriolo conservateur de ses musées.

Acte III : Le palais de Casimir

Cabriolo, devenu baron de La Cascatella, s’est installé au palais avec les siens. Les figurines sont également exposées, veillées par des pages. Les couples se forment : Raphaël et Zanetta, Trémolini et Régina, ainsi que Sparadrap et Paola. Au cours d’une joyeuse fête survient inopinément Casimir. Ce dernier n’est pas très content et le montre. Sauf que l’on apprend qu’il a jadis épousé lui-même une acrobate qui, fruit d’un hasard bienvenu, était la sœur de Paola. Tout pourra se terminer par un triple mariage.

La partition 

Acte I : Ouverture ; Ensemble « Entrez Messieurs et dames » (Cabriolo et Trémolini) ; « J’ai cassé le nez » (Zanetta) ; « Si tu n’ peux pas » (Régina) ; « Une fille passait avec ses tourterelles » (Raphaël) ; Chœur et ensemble « Ce spectacle était charmant » ; Final I « Adieu baraque »

Acte II : Ensemble « C’était le bon temps » ; Chœur des chasseurs « Le cerf sera forcé bientôt » ; « La voilà, elle est là » (Raphaël et Zanetta) ; « Oui, j’étais de cire » (Raphaël et Zanetta) ; « Aux Canaries, au Canada » (Casimir) ; « Elle vous dit » (Raphaël) ; Ensemble « C’est le prince Casimir », ronde (Zanetta) et final II

Acte III : Chœur des pages ; « Mon cœur s’est animé » (Raphaël) ; Chœur « Honneur au prince Casimir » ; Ensemble « D’où vient cette crise soudaine » ; « Ah! Ne me tente pas » (Trémolini et Régina) ; Ensemble « Marchons au pas » ; Ensemble « Ah! Mon Dieu, qu’est-ce que cela » , chœurs et galop ; Final III « La princesse de Trébizonde. »

Fiche technique

La Princesse de Trébizonde
Opéra bouffe en 2 actes de Charles Nuitter et Eugène Tréfeu, musique de Jacques Offenbach. Création au Kurtheater de Baden-Baden le 31 juillet 1869.
Deuxième version agrandie en 3 actes, créée à Paris, théâtre des Bouffes-Parisiens, le 7 décembre 1869. Avec :
Mlle Chaumont (Régina), Mlle Fonti (Zanetta), Mme Thierret (Paola), Mlle Van Ghell (prince Raphaël), Désiré (Cabriolo), Bonnet (Trémolini), Berthelier (prince Casimir), Edouard Georges (Sparadrap)

— Discographie

Intégrales

Anne-Catherine Gillet, Virginie Verrze, Antoinette Dennefeld, Katia Ledoux, Christophe gay, Josh Lovell, Christophe Mortagne, Loïc Félix,. Dir. Paul Daniel
2 CD Opera Rara 2022 (complétés par 8 extraits de la première version)

Dominique Lepeudry, Véronique Solhosse, Anne-Catherine Gillet, Christine Solhosse, Edgar Schäfer, Thomas Meyer, Thorsten Kaldewei, Daniel Houbrechts, José Pick. Dir. Jean-Pierre Haeck
2 CD Enregistrement public du Festival de Bad-Ems du 31 mai 2000 (intégrale de la musique sans les dialogues + extraits de Barkouf et Boule de Neige).

Sélections

Plusieurs versions françaises ont été diffusées par l’ORTF :

Lina Dachary, Suzanne Lafaye, Aimé Doniat, Joseph Peyron, Dominique Tirmont. Direction musicale : Marcel Cariven (1962)

Lina Dachary, Nicole Briard, Aimé Doniat, Joseph Peyron, Gaston Rey. Direction musicale : Marcel Cariven (1966).

Anne-Marie Sanial, Monique Stiot, Micaël Pieri, Jean Giraudeau, Robert Andréani, Jacques Tharande, René Lenoty, Germaine Duclos. Direction musicale : Robert Martignoni. (1973)

DVD

Julia  Jérôme, Emmanuelle Zoldan, Aude Fabre, Frank T’Hézan, Michel Vaissière, Xavier Mauconduit, Christophe Crapez, Dominique Desmons, Till Fechner, Thibaut T’Hézan. Dir. Jean-Christophe keck
DVD Festival de Bruniquel 2019

Références

Vous retrouverez La Princesse de Trébizonde dans « Opérette » 115, 138, 168 & 193. Si l’un de ces articles vous intéresse, vous pouvez le consulter en allant sur notre page « Revue “Opérette” »

Dernière modification: 03/03/2024

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