Micaël Piéri (1927-2021) baryton

Micaël Piéri (1927-2021) baryton

D’origine catalane espagnole, Micaël Piéri (ou Pierre Miguel) est né à Saint-Laurent (Var). Ses parents souhaitaient le voir embrasser la carrière de chanteur d’opéra. Aussi, n’hésitèrent-ils pas à monter à Paris pour faciliter ses études de chant. Doté de qualités vocales naturelles, Micaël Piéri entre au conservatoire de Paris en 1949, mais le quitte au bout de quelques mois et entame une carrière de chanteur de variétés. Un peu par hasard, il apprend que Stello Lorenzi cherche un Pâris pour une Belle Hélène télévisée. Il est engagé et peu après, Gérard Calvi, qui avait assisté à l’audition, le présente au directeur des disques Vogue. Micaël enregistre son premier disque. Les ventes sont encourageantes et il signe un contrat de 6 ans avec cette firme. 

Les qualités vocales de Micaël Piéri intéressent évidemment les producteurs d’opérettes : il est engagé pour créer à Paris Une Nuit aux Baléares (1954) et Tête de Linotte (1957). Son rôle, dans cet ouvrage qu’il chante pourtant 700 fois, n’est guère passionnant, l’ouvrage étant écrit en priorité pour Annie Cordy et Jean Richard.
Entre temps, il assure en région la création de La Route Fleurie auprès de Bourvil et des principaux artistes de la distribution parisienne. Rôle bien plus intéressant.
Le succès de Tête de Linotte épuisé , il souhaite chanter l’opéra. Mais il doit attendre trois années pour aboutir, trois longues années pendant lesquelles il ne travaille pratiquement pas. La traversée du désert… Enfin, il est engagé à Bordeaux dans La Traviata. Ensuite, ce seront de nombreux ouvrages lyriques classiques : Les Pêcheurs de Perles, La Fille du Régiment, Mignon, La Locandiera et plusieurs opéras modernes dont il assure la création : Nana, Les Noces de Sang, Le Joueur

Puis, peu à peu, il revient à l’opérette. Il chante Offenbach, Lecocq, Lehar, Christiné, Lopez. Beau garçon, élégant, charmeur, excellent comédien et brillant chanteur, Micaël Piéri a été, il faut le souligner, l’un des meilleurs Danilo qu’aient connu les pays d’expression française. S’il n’a pas chanté le rôle à Paris – vraisemblablement son plus grand regret -, le disque nous a restitué son interprétation dans une sélection où il a comme partenaires Claudine Granger, Françoise Pétro et Jacques Ducros, sous la direction de Jean Doussard (1983).

Retiré de la profession, Micaël Piéri avait une préférence pour les rôles comportant une part importante de comédie, notamment ceux qui lui permettaient d’exprimer la fantaisie ou le romantisme d’un personnage. En dehors de La Veuve joyeuse, il excellait également dans Monsieur Beaucaire, Paganini, La Belle Hélène et Les Brigands (qu’il a enregistré pour la Télévision en 1970, rôle de Fragoletto). Il a été engagé à plusieurs reprises par le service lyrique de la défunte ORTF : Fortunio, La Chauve-souris, Ciboulette

Un bel artiste…

Jean-Claude Fournier

Références

Vous retrouverez Micaël Pieri dans « Opérette » n° 40. Si cet article vous intéresse, vous pouvez le consulter en allant sur notre page « Revue “Opérette” »

Dernière modification : 09/02/2024

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