Le magazine des régions
dimanche 1 octobre 2023

Le magazine des régions

La troupe d’Elsa dans Frou-Frou-les-Bains (© Elsa)

Frou-Frou-les Bains, à Saint-Amand-Montrond

Avec cette célèbre comédie de Patrick Hautecoeur comprenant de nombreux airs chantés, la troupe « Elsa » nous a proposé un très agréable divertissement théâtral et musical. Quel plaisir de retrouver une partie de cette troupe accompagnée par une petite formation orchestrale, sise sur scène et composée d’un piano, d’un accordéon et d’une batterie, et servant avec brio, les chorégraphies chantées.

L’histoire, aux rebondissements nombreux, décrit avec humour, les problèmes d’une station thermale de la belle époque qui se trouve malencontreusement privée d’eau. Les curistes sont accueillis par le directeur (Sylvain Savard, très expressif), aidé du groom Batistin, (excellent Samuel Deschaumes), jeune homme très amoureux de Juliette, la fille du directeur (Hélène Verger). Celle-ci, malgré la niaiserie de son soupirant l’empêchant de demander sa main à son père, avoue « tel qu’il est, je l’aime », l’une des nombreuses chansons reprises dans la pièce. Le petit personnel comprend également Madeleine (Nathalie Brunet) et Saturnin Duguet (Joris Brunet).

Parmi les clients arrivant l’un après l’autre et reprenant à chaque fois avec jubilation « Nous avons fait un beau voyage » de Ciboulette, nous découvrons d’abord, coincés dans la porte tournante de l’hôtel, une élégante baronne (Ghislaine Deschaumese) puis son maladroit de fils, Charles, (Ander Gabay), affublé d’une minerve et la jambe plâtrée.
Suivront Mathilde Moulin (Déborah Rollin) demoiselle d’un certain âge, dépressive après la disparition de Kiki, son chien, ce qui ne l’empêche pas d’interpréter, de sa belle voix lyrique, l’ « Heure exquise » de La Veuve joyeuse. Un dernier client, présenté par Batistin comme étant le plombier, complète cette société bigarrée d’hurluberlus découvrant avec étonnement leurs possibles liens sentimentaux ou familiaux.
La qualité musicale et visuelle, rehaussé par l’interprétation dynamique de la troupe, a littéralement enchanté les spectateurs de la troupe d’Elsa que nous retrouverons en février prochain pour un nouveau spectacle, Quatre jours à Paris de Francis Lopez.

Bernadette Tripogney

Rencontre avec Samuel Deschaumes

Président dE.L.S.A. association lyrique de Saint-Amand-Monrtond

– Quand vous êtes arrivé à la Présidence dE.L.S.A. cette association ne vous était pas inconnue ?
Elsa est plus qu’une association lyrique mais une grande famille de passionnés dont je fais partie depuis 1995 !. Elle rythme, de septembre à fin février, les week-ends des familles qui y participent pleinement.

– Cette responsabilité a-t-elle été pour vous loccasion de donner un nouveau souffle à E.LS.A. ?
Je crois que c’est surtout, comme souvent dans la vie d’une association pérenne et vivante, une étape de transmission suite à l’excellent travail de mes prédécesseurs. Et ces transmissions arrivent souvent accompagnées d’innovations et de nouvelles personnes qui s’impliquent pour que l’association grandisse encore. Cette alchimie entre l’héritage fort et la bonne volonté de tous lui apportent un nouveau cycle et un nouveau souffle!

– Pouvez-vous nous rappeler lhistorique de cette troupe au fil des saisons ?
Elsa est une association créée en 1985 par un groupe de passionnés, dont Chantal et Jean-Marc Verger qui l’ont portée pendant 30 ans, en montant une opérette chaque année, et cela en respectant totalement l’œuvre tout en y ajoutant une petite touche de contemporanéité. On pourrait citer tant de grandes opérettes : De La Veuve Joyeuse à La Vie Parisienne, De Vienne chante et danse à Véronique, de La Belle de Cadix à L’Auberge du Cheval blanc, de La fille de Madame Angot aux Mousquetaires au couvent, de Là-haut à Hello Dolly… bref une grande variété de répertoires avec une belle profondeur ! Aujourd’hui l’association compte 70 membres, dont un orchestre de 25 musiciens !

– Du fait que vous participez vous-même aux spectacles, vous en saisissez dautant mieux les éventuels problèmes  ?
J’ai la chance de me glisser tous les ans dans la peau d’un personnage nouveau, ce qui me permet d’étoffer momentanément ma gamme de prénoms usuels dont la liste complète serait bien longue ! Florestan, Hégésype, Manillon, Ferdinand, Baptistin, Hans, Cornelius, Maxime… Et quel plaisir de partager ces moments merveilleux sur le plateau avec tous les membres de la troupe, récompense du travail effectué par chacun ! Si problème il y a, comme tout le monde est impliqué, il trouve vite sa solution grâce à nos membres actifs, passionnés et volontaires !

– Présentez-vous votre prochaine production actuellement en répétition.
Il s’agit de 4 jour à Paris, de Francis Lopez. La pièce, très bien écrite, fait beaucoup rire le public par ses quiproquos et situations loufoques, tout en lui offrant ensembles, chœurs, danseurs modernes, sambas endiablées évoluant dans des décors vivants.
Cette opérette a une place particulière dans nos cœurs car elle présente de nombreux rôles, permettant à chacun de se faire plaisir. Ainsi, par exemple, au final du 4ème tableau nous nous retrouvons à dix sur la scène et je ne peux vous cacher que c’est génial, un régal que notre public ressent !

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 Une association comme E.LSA. vous permet-elle de voir quel est le regard porté sur lopérette à Saint-Amand-Montrond et plus généralement en France en 2023 ?
Aujourd’hui, il est important que l’opérette évolue avec son temps et les attentes du public. Des spectacles plus courts, où le rire est indispensable, sont désormais le type de divertissements recherchés. Pour que l’opérette puisse sortir de son cliché devenu péjoratif, nous devons apporter un nouveau souffle, en respectant certes l’héritage mais en se tournant résolument vers l’avenir.
Si le public ne veut plus des opérettes viennoises de 4h, il est prêt à passer 2h30 de chants, de rires, de costumes, de partage. De plus, il faut mettre en avant les nouveaux talents dans les médias ; pour nous suive, il faut désormais au public autre chose que ces merveilleux interprètes des années d’or de l’opérette. Il recherche du contemporain, non de la provocation ou de la sur-originalité, mais un spectacle musical au goût du jour.

– Quel bon souvenir de théâtre aimeriez-vous nous faire partager et quels ouvrages aimeriez vous monter ?
Des souvenirs ? honnêtement j’en ai tellement ! La rencontre de mon épouse sur scène, les premières opérettes de nos enfants, ces moments de complicités avec mes partenaires dans les duos, trios, quatuors, sextuors, ou grands ensembles… C’est tellement jouissif de jouer avec des gens que vous aimez…
Concernant les ouvrages, il y a forcément quelques rêves, mais il nécessiteraient quelques renforts. Par exemple, Orphée aux Enfers est un opéra bouffe que j’adore et qui reste toujours dans un petit coin de ma tête !

Propos recueillis par Didier Roumilhac

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