Le Chant du désert

Le Chant du désert

Sigmund Romberg (1887-1951)

 

De 1905 à son assassinat au cours de la première guerre mondiale par des pillards Senousis, le Père Foucault vécut dans le Hoggar, vénéré par les Touaregs… De 1916 à sa mort en 1933, le lieutenant Bournazel se fit remarquer par ses hauts faits, par son mépris total du danger, au cours de la pacification du Maroc par les troupes françaises… Le 28 octobre 1924 débutait la « Croisière Noire », première traversée de l’Afrique en automobile, organisée par André Citroën…

C’est dire s’il existait à l’époque un véritable mouvement de curiosité pour le désert ; le climat était favorable à une nouvelle forme d’exotisme lorsque, en 1926, Sigmund Romberg  présenta Le Chant du Désert au Ziegfield Theatre de New York. Ce fut l’un des grands succès du compositeur.
Sigmund Romberg (1887-1951) est né en Hongrie. Séduit par le charme de la musique viennoise, sa vocation de musicien ne tarde pas à se manifester… Arrivé à New York, il débute bientôt comme pianiste dans un café; il est remarqué par le directeur d’une grande brasserie qui l’engage comme chef d’orchestre… Tout s’enchaîne et il devient rapidement un compositeur tout dévoué à la cause de l’opérette dont l’œuvre maîtresse reste pour beaucoup The New Moon (Robert le Pirate]…

 En France, outre Le Chant du Désert à Mogador, il sera accueilli par Maurice Lehmann le nouveau directeur du Châtelet, qui monte Robert le Pirate (1929, 237 représentations), Nina-Rosa (1931, 710 représentations; 1936, 98 représentations; 1939, 55 représentations), Rose de France (1933, 476 représentations), Le Chant du Tzigane (1937, 193 représentations)

A Mogador, les Frères Isola venaient de remporter deux triomphes avec No, No, Nanette et Rose-Marie, cette dernière pièce étant retirée de l’affiche après 1250 représentations consécutives. Halléluia !, qui succéda à Rose-Marie, n’obtint pas le même succès. Créée le 15 décembre 1929, la pièce est remplacée dès le 20 janvier 1930 par Rose-Marie en attendant la création de l’opérette suivante, Le Chant du Désert dont la première représentation est donnée le 11 avril 1930. Malgré une distribution de qualité réunissant Robert Couzinou et Marcelle Denya de l’Opéra, entourés de Cecilia Navarre et Dorville, mise en scène de Harry Baur, l’œuvre de Romberg s’essouffle vite et cède la place dès le 4 novembre 1930 à une reprise de No, No, Nanette.

Le Chant du désert est un ouvrage qui fit une carrière très intéressante en France mais qui n’est plus guère repris en ce début de XXIeme siècle. De la partition agréable de Romberg qui, malgré sa carrière américaine, a dans ses mélodies un tour à la « Strauss » ou à la « Lehár », on retiendra plus particulièrement « Viens, c’est le Chant du Désert », « Rêver » (la romance de Jenny), « Je ne veux que son amour » et « La Chanson du Rif ».

L’argument

Acte I

1920. En Afrique, aux confins du Hoggar, une tribu arabe dirigée par le Cheik Ali Ben Ali, s’oppose encore à la domination britannique. Elle est aidée par un mystérieux personnage que les Arabes ont surnommé « L’Ombre Rouge ». Cet inconnu, dont la tête a été mise à prix par les Anglais, leur fournit le ravitaillement qui les préserve de la famine. En réalité « L’Ombre Rouge » n’est autre que Jack, le fils du Gouverneur britannique. Considéré comme un timide, un rêveur, un garçon manquant de courage, Jack s’est lancé dans cette aventure pour se réhabi1iter devant tous et surtout devant Jenny, la nièce du Gouverneur, qu’il aime en silence.
Jenny est une jeune fille à l’esprit aventureux. Elle est fiancée – un peu malgré elle – au capitaine Charlie, l’homme le plus acharné à la capture de « L’Ombre Rouge ». Dans son fort intérieur, elle est plutôt attirée par Jack.
Un jour, sous son déguisement, Jack rencontre Jenny. Il lui avoue son amour. Elle est troublée. Il l’embrasse. Elle lui donne un coup de cravache, mais s’en repent aussitôt Bientôt, elle ne peut plus résister au chant du désert, et accepte de suivre le jeune homme.

Acte Il

« L’Ombre Rouge » emmène Jenny dans le camp de son ami, le Cheik Ali Ben Ali.Le voyage a été fatiguant pour la jeune fille qui regrette son coup de tête. Ses sentiments sont d’ailleurs assez contradictoires. D’un côté elle aspire à une vie calme auprès de Jack, d’un autre côté, elle se sent irrésistiblement attirée par cet aventurier séduisant.

Acte Ill

Azuri, une jeune arabe qui a été autrefois la maîtresse de Charlie, n’ignore pas la véritable identité de « L’Ombre Rouge ». Encore amoureuse du capitaine, elle décide de se venger. Pour cela, elle fait venir le Gouverneur dans le camp du Cheik Ali Ben Ali. Le Gouverneur lance un défi à « L’Ombre Rouge ». L’enjeu en est Jenny. Jack ne peut se battre contre son propre père, il refuse le combat. Le Gouverneur et Jenny s’en vont.
Les Arabes sont outrés. « L’Ombre Rouge » a été vaincue, sans combat, sous leurs yeux. Ils ne la reconnaissent plus comme chef. Jack est condamné à être abandonné dans le désert.
Des soldats, sous la conduite du capitaine Charlie, se lancent à la poursuite de l’aventurier avec ordre de l’abattre. Jenny éclate en sanglots. Dès qu’ils sont partis, Azuri s’approche du Gouverneur et lui révèle la véritable identité de « L’Ombre Rouge ». L’expédition est bientôt de retour. L’aventurier a été tué, non pas par les soldats, mais par celui sur lequel on ne comptait pas, par Jack. Le Gouverneur est enfin fier de son fils.
Jenny entre, triste. Elle n’aimera plus jamais personne. Jack revêt son déguisement, elle se retourne vers lui. Il enlève son masque. Enfin, elle comprend tout et se jette dans ses bras.

La partition

Acte I : Chœur d’entrée – Chanson du Rif (Jack) – Chanson de Charlie « Longues sont les journées » – « Regardez bien c’est le régiment » (Jenny) – Romance de Jenny « Rêver » – Duo Jack-Jenny « Mon âme, pour une femme » , chœurs, trio Jack, Jenny et Charlie « Rien qu’un baiser » – Couplets d’Onésime « Çà » – Duo Jack-Jenny « Viens, c’est le chant du désert » Final 1

Acte II : Chœur d’ouverture – Chanson de Clémentine « Une musique tendre et magique » – Duo Clémentine-Onésime « Je suis faible comme un bébé » – Trio Ali, Sid et Jack « Je ne veux que son amour » – Final 2

Acte III : Chœurs et Clémentine « Dans les moments d’ennui » -Air du sabre « Pourquoi donc suis-je lâche » (Jenny) – Final 3

Fiche technique

Le chant du désert (The desert’s song)
Opérette en 3 actes et 9 tableaux, d’après la pièce d’Otto Harbach, Oscar Hammerstein Il et Franck Mandel.
Musique de Sigmund Romberg.
Création mondiale : New York, Ziegfield Théâtre (ou Casino Theatre), le 30 novembre 1926.
Création française: Paris, théâtre Mogador, 11 avril 1930. Version française de Roger Ferréol et Saint-Granier. Avec : Marcelle Denya (Jenny), Cecilia Navarre, Lise Florelly, Robert Couzinou (Jack), Dorville (Onésime), Lucien Brouet, Paul Batigne. Direction musicale, Gabriel Diot ; mise en scène, Harry Baur.
Editions Salabert

Discographie

Sélections

Nicole Broissin, Josette Drouet, Bernard Sinclair, Michel Henry. Orch. Alexandre VanderdoncktMariane Melodie 011012.830 (1 CD) & EPN 3044 (1 V)

Mathé Altéry, André Dassary. Orch. R. Legrand
Decca 115 015 (1 V)(1 face) (Au verso : « Rose-Marie »)

Jean-Marie Joye, Claudine Granger. Orch. Claude Quinet
TLP 91014 (1 V) & TLP C 35105 (1 CD)

Jean-Marie Joye, Claudine Granger. Orch. Claude Quinet
Sélection du Reader’s Digest CD 3159.13 (réédition 33 t TLP) (3 CD) (+ L’Etudiant Pauvre [Millöcker] + Rose-Marie [Friml] + Victoria et son hussard [Abraham] + divers)

Références

Vous retrouverez  Le chant du désert dans « Opérette » n°  93. Si cet article vous intéresse, vous pouvez le consulter en allant sur notre page « Anciens numéros »

Dernière modification: 27/02/2024

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