Giuseppe Todaro est né de parents siciliens. Dès son plus jeune âge, il aime à chanter et interprète des airs d’opéra et des chansons napolitaines. Il est encore adolescent lorsqu’il rend visite à ses frères installés dans la région de Metz ; là, il fait la connaissance du ténor Georges Génin devenu professeur au Conservatoire de Metz. Cet ancien pensionnaire de l’Opéra de Paris lui fait notamment travailler Gounod, Bizet, Massenet et autres compositeurs français. Tout en suivant assidûment les cours au Conservatoire de Metz, le jeune homme gagne sa vie dans les aciéries De Wendel. Au terme de quatre années d’études, il obtient un premier prix d’art lyrique et un prix d’excellence de chant.
Engagé au théâtre de Metz, il se familiarise avec la scène. Puis Raymond Vogel le prend comme choriste au théâtre de Mulhouse. Il y restera trois saisons et interprétera déjà des rôles importants en opéra. C’est à la Monnaie de Bruxelles qu’il fera ses grands débuts dans La Bohème (rôle de Rodolphe). C’est parti et bien parti pour lui : il a bientôt à son répertoire 35 rôles d’opéra qu’il chante en Allemagne, en Suisse et en France. Ainsi, à Lille en 1970 dans Mireille :
« Giuseppe Todaro est, sans aucun doute, le meilleur Vincent qu’il m’ait été donné d’entendre à Lille ; jeune, enjoué, souriant, il se joua sans fraude d’une partition variée… » (L’Entr’acte).
Il ne songeait guère alors à faire carrière dans l’opérette. C’est Georges Springers, directeur des éditions Royalty, qui le pousse à assurer à Limoges une série de 8 représentations du Chanteur de Mexico. Ce n’était pour lui qu’une aventure sans lendemain. Mais les Dieux de l’opérette veillaient : ils n’avaient pas l’intention de se priver des services de cette voix ensoleillée pouvant faire merveille dans le répertoire Lopez et certains viennois difficiles.
En 1971 donc, on lui propose de créer Gipsy à Lille. Il accepte, ne sachant pas encore que quelques semaines plus tard on lui demanderait d’assurer une petite série de représentations à Paris dans un Châtelet ballotté de faillite en faillite. La petite série deviendra grande puisque l’ouvrage se jouera 603 fois de suite.
Voici José Todaro promu grande vedette de l’opérette, prenant en quelque sorte la succession de Luis Mariano disparu l’année précédente. Télévisions, tournées, une nouvelle création au Châtelet, Volga, qu’il jouera une année entière (1976/1977).
Notre ténor reprend la route pendant deux ans avec le répertoire d’opérette. Puis il décide de revenir à ses premières amours et est engagé par Bernard Lefort à l’Opéra de Paris où il restera dix ans. Son contrat à l’Opéra ne l’empêche pas de chanter sur de nombreuses scènes où il alterne les rôles d’opéra et d’opérette… Dans ce domaine, on fera appel à lui pour des viennois comme Le Baron Tzigane, Le Pays du Sourire ou La Chauve-Souris.
Jean-Claude Fournier
— Discographie
Opérettes enregistrées par José Todaro (sélections):
Gipsy
Jeannine Roux, José Todaro, Cyril Tcharenko. Orch. Paul Bonneau
CBS 64 903
Volga
Maria Candido, José Todaro, Claude Calès. Orch. Paul Bonneau
CBS 81754
José Todaro a également enregistré plusieurs disques ou CD des compilations d’extraits d’airs
— Références
Site internet: www.josetodaro.com
Vous retrouverez José Todaro dans « Opérette » n° 48, 68, 87, 95, 117 & 121. Si l’un de ces articles vous intéresse, vous pouvez le consulter en allant sur notre page « Revue “Opérette” »
Dernière modification : 08/02/2024