Jack Claret, (1920-2006) fantaisiste

Jack Claret, (1920-2006) fantaisiste

Joanny Raspilaire, dit Jack Claret, est né à Lyon, le 1er mai 1920. Dès l’âge de 11 ans, il participe à des émissions enfantines sur les ondes de Radio-Lyon. Edouard Herriot, maire de la ville, le surnomme « Baby William ». De 1936 à 1938, il suit – contre la volonté paternelle – les cours du Conservatoire de sa ville natale. Il obtient deux premiers prix, chant et opérette. Il débute alors dans le tour de chant avec Nadia Dauty et Jo Moutet. Mais la guerre est là et le jeune homme fait son devoir comme pilote dans l’aviation… ce qui lui vaudra la Croix de guerre 39/40.

La paix revenue, Jack Claret chante d’abord les ténors (Danilo à Saint-Etienne en 1944) puis se spécialise dans les rôles de trial (débuts au Sébastopol de Lille). Une tournée en France dans le rôle de Gustave du Pays du Sourire auprès de José Janson est suivie par une série de représentations de L’Auberge du Cheval-Blanc en Afrique du Nord : « Le rôle écrasant de Léopold était tenu par le sympathique Jack Claret qui, doté de dons exceptionnels de chanteur, de comédien et de fantaisiste, fit d’emblée la conquête des spectateurs ».

C’est à l’automne 1948 que Jack Claret fait ses débuts parisiens. Il est à la Gaîté-Lyrique auprès de Germaine Roger, Jacques Jansen et Léo Bardollet dans La Grande Duchesse. L’année suivante, dans ce même théâtre, il est Gustave auprès de Rudy Hirigoyen (Sou-Chong) et Madeleine Vernon (Lisa). Les représentations du Pays du Sourire terminées, Jack Claret s’en va sur les routes de France et de l’étranger pour être rappelé à Paris dès 1950 par Maurice Lehmann. Pendant cinq années, il participera à l’une des plus prestigieuses périodes de l’histoire du Châtelet. Il interprétera ainsi Annie du Far West auprès de Lily Fayol et Marcel Merkès, Pour Don Carlos donné avec Maria Lopez et Georges Guétary (1950), Le Chanteur de Mexico où il est le partenaire de Luis Mariano et de Lilo (1951), enfin L’Auberge du Cheval-Blanc où il est Célestin, auprès de Colette Riedinger et de Luc Barney (1953). Puis il se produit quatre ans au Grand-Théâtre de Bordeaux (1954-1958), trois ans au Capitole de Toulouse (1958-1961) ; il entreprend alors une tournée de plusieurs années au cours de laquelle il interprète des centaines de fois le rôle de Raphaël de La Route Fleurie, créé par Bourvil : « … il déchaîna des ovations de plus en plus nourries au fil des tableaux de cette course en 2 étapes. Il est Raphaël (peintre naturellement), le perpétuel gaffeur, mais qui, finalement, assure le bonheur des autres avant le sien. Il évite le plagiat du créateur Bourvil… Sa voix claire et même jolie, détaille avec beaucoup d’expression des airs que le disque a popularisés… ». (presse lilloise).

En 1967, il crée au théâtre des Arts de Rouen, Amour à la Une, une opérette d’Henri Legay.

Entre 1968 et 1971, Jack Claret, tout en continuant sa carrière d’interprète, aborde celle de metteur en scène. Il sera également directeur de scène à Rouen, profession qu’il exercera plus tard à Rennes et à Dijon. Parmi les 60 mises en scène qu’il a réalisées, citons celle de la tournée de Douchka avec Marcel Merkès et Paulette Merval.

Jack Claret a interprété 140 rôles, 100 en opérette, 15 en opéra-comique, le reste en comédie.

C’est le 11 mars 1990, après un demi siècle de bons et loyaux services que Jack Claret a présenté ses adieux à son public au théâtre des Arts de Rouen. Pour faire plaisir à sa fille, il quitte sa paisible retraite pour participer à quelques représentations du Pays du sourire (rôle de l’eunuque) à Nevers et à Marseille. Puis il poursuit sa paisible retraite auprès de sa fille Anny Alta.

Il s’ est éteint le 6 mars 2006 dans sa quatre-vingt sixième année.

Jean-Claude Fournier

— Références

Vous retrouverez Jack Claret dans « Opérette » n° 43, 77 & 139. Si l’un de ces articles vous intéresse, vous pouvez le consulter en allant sur notre page « Revue “Opérette” »

Dernière modification : 25/02/2024

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