Cet artiste se définit lui-même comme “pluridisciplinaire.” À la fois chanteur/ comédien/ auteur il se révèle également coach et arrangeur vocal. Depuis plusieurs mois, il se produit tous les dimanches à Paris sur la scène mythique du Point Virgule, se transformant en un irrésistible personnage : Eva Jean.
. Quelles raisons vous ont emmené vers cette carrière artistique ?
Je suis issu d’un milieu médical, cependant mon père affectionnait la peinture et la musique, et ma mère était pianiste. Originaire de Bordeaux, j’ai achevé mon double cursus universitaire au Conservatoire d’Art dramatique, en obtenant parallèlement une maîtrise à la faculté en Art et Spectacle. De surcroît, j’ai suivi de nombreux cours de chant dans différentes écoles de jazz.
. Ce fut apparemment le déclic pour démarrer le parcours de la vie d’artiste rêvée ?
En compagnie de mon frère, François-Xavier (chanteur/ pianiste) et d’une chanteuse malgache, Tiana, nous nous sommes produits en trio pendant une dizaine d’années, nous spécialisant dans le jazz et le gospel, avec le groupe Influence Gospel. Dix plus tard, nos chemins se sont séparés, mais mon désir d’intégrer le théâtre dans ma vie d’artiste ne m’avait jamais vraiment quitté. Une annonce proposant un rôle, dans une comédie musicale à Paris, a attiré mon attention : j’ai passé l’audition qui m’a permis d’être engagé. Toutefois, malheureusement (ou heureusement ?), après les premières répétitions le projet est tombé à l’eau… mais c’était trop tard, j’étais bel et bien installé à Paris, décidé à y rester et à y faire carrière !
. La suite s’avère par chance plus fructueuse…
Après une année passée à l’Aicom (école de comédie musicale) en tant qu’élève, je suis passé rapidement de l’autre côté, comme professeur de chant. Dans la même dynamique, j’ai enchaîné sur mon premier contrat dans un spectacle d’envergure : Blanche Neige (j’incarnais la doublure du Prince Charmant), tout en étant dans les ensembles. L’aventure nous a amenés à jouer trois mois aux Folies Bergère, ainsi que six mois de tournée en Belgique. Ce fut l’occasion de belles et durables rencontres artistiques et amicales, qui m’ont offert une nouvelle famille, encore bien présente à ce jour.
. À qui pensez-vous en particulier ?
Le premier nom est bien entendu Johan Nus, dont je suis inséparable depuis 2003, et avec qui j’ai partagé de nombreux projets artistiques, dont dernièrement La Mélodie du bonheur, qu’il a mis en scène. Je pense aussi à Fabian Ballarin, Virginie Perrier, Alain Tournay avec qui nous avons, par la suite, partagé la scène dans Ménilmontant, spectacle qui reprenait les standards de l’entre-deux-guerres. Je souhaite aussi mentionner (plus tard) le groupe vocal Cinphoniq, qui réunissait entre autres Laurent Ban, Yoni Amar et Jean-Michel Vaubien. Sans oublier (en 2011) la chorale Les B.C.B.G (constituée de 25 membres).
Il m’est cependant impossible de mentionner tous les artistes talentueux et inspirants côtoyés durant cette période…
Je dois préciser que le cabaret a également constitué une solide expérience, au sein de deux troupes : Satine et la Caules-Backs. Nous jouions principalement les week-ends, dans de nombreux casinos de la côte normande.
. Le coaching vocal semble toujours d’actualité.
Tout à fait et plus que jamais ! Je trouve énormément de plaisir dans le coaching TV avec Prodiges (sur France 2) et bien sûr La France a un incroyable talent (sur M6, qui dure depuis maintenant 13 ans), ainsi que dans les fameux spectacles de la troupe des Caramels fous.
. Autre actualité : pouvez-vous nous parler d’Eva Jean ?
Ce personnage singulier a pris corps pendant le confinement. J’ai donné vie à mon moi féminin, ou plus ou moins à l’image que j’en avais ! J’ai souhaité une représentation de la femme sensuelle et pudique, très alignée, qui n’a rien à prouver (par comparaison avec sa version masculine). À ma grande surprise, Eva Jean est plébiscitée par un large public. Elle se raconte et chante avec sincérité la vie – sa vie – tout simplement ! Je me permets à travers elle, clown venant tout droit du monde de la comédie musicale, d’exprimer des choses que je n’aurais peut-être pas pu ou su dire en tant que David. Elle représente une super héroïne !
. L’année 2023 a été riche, comment se profile 2024 ?
La saison passée m’a permis de reprendre des rôles comme celui du méchant Vad dans Noé, la Force de vivre, ou bien celui du coursier dans Chance ! Des emplois bien différents, tout en continuant les rendez-vous hebdomadaires avec Eva Jean. La tournée avec La Mélodie du bonheur se poursuit cette année ; Eva sera, en plus du Point Virgule, à La Nouvelle Eve pour une date exceptionnelle le dimanche 24 mars. Sans oublier des rendez-vous surprise, qui se produiront très certainement.
. Quelques souhaits pour l’avenir ?
Tout en continuant d’écrire pour Eva, je rêve d’une collaboration avec Marianne James, et interpréter d’autres rôles de « méchants », obscurs ou décalés, qui me conviennent parfaitement ! Et naturellement, continuer d’être heureux dans mon art !
propos recueillis par Philippe Pocidalo
03 janvier 2024
