Fustiger avec humour les excès d’un féminisme qui confine à l’absurde, c’est ce à quoi promettait de se livrer Tess Derose dans son one-woman show musical Tinder Bueno, ou, du moins, c’est ce qui était décrit avec force de commentaires dithyrambiques dans le dossier de presse.
C’est la générale de presse : Tess est en scène, assez mal fagotée dans une sorte de salopette bien trop moulante, mais tout sourire. Et la voilà qui se lance dans une série de clichés, la plupart éculés, pour tenter de tourner en ridicule quelques-unes des féministes à la mode, le tout accompagné de textes insipides sur des airs connus de Balavoine, Berger ou Cabrel. L’idée était certes intéressante, mais rien dans sa mise en œuvre ne peut séduire les spectateurs : Tess joue mal, ânonne maladroitement son texte et n’a pas de voix, ce qui finalement limite les dégâts quand elle égrène les fausses notes ; quant à la mise en scène, signée Dominique Coubes, elle est pratiquement inexistante : Tess est debout, fait quelques pas, puis s’assoit, puis se lève, et ça recommence ; seuls les éclairages sont plutôt réussis. Les spectateurs sont pour la plupart atterrés et s’enfuiront bien vite, dès que les quelques applaudissements polis se seront éteints.
Dommage, dommage, ce spectacle mérite sans doute d’être « sauvé » par l’intervention de professionnels aguerris.
Christiane Izel
18 mars 2024