Jacques Offenbach (1819-1880)
Jacques Offenbach est directeur du théâtre des Bouffes-Parisiens depuis le 5 juillet 1855. Après une inauguration réussie, le théâtre ne désemplit pas, « dopé » par l’Exposition Universelle qui, à quelques pas des Bouffes, attire un nombreux public. Rappelons le programme de la soirée d’inauguration : Entrez, Messieurs, Mesdames (prologue), Une Nuit blanche (opéra-comique), Arlequin barbier (pantomime), Les Deux aveugles (bouffonnerie musicale). Le 30 juillet deux nouveautés remplacent le prologue et Arlequin barbier : Le Rêve d’une nuit d’été (saynète) et Pierrot clown (pantomime).
L’ouvrage suivant signé Offenbach pour la musique, Émile Chevalet, Eugène Mestépès et Étienne Tréfeu (dont le nom n’apparaît pas), créé le 31 août 1855, a pour titre Le Violoneux (légende bretonne). Cette pièce est interprétée par la jeune Hortense Schneider qui a fait ses débuts sur cette même scène trois jours auparavant dans Une pleine eau, musique du comte d’Osmond et de Jules Costé.
— L’argument
Le recrutement des militaires a évolué au cours des siècles. À l’époque où se passe l’action, la conscription consistait à faire appel au tirage au sort pour l’enrôlement des jeunes gens. Cependant, les « élus » avaient la possibilité de se dispenser d’effectuer leur service militaire en payant un remplaçant.
Nous sommes en Bretagne et le sabotier Pierre s’apprête de mauvaise grâce à partir pour l’armée. Bien entendu, il n’a pas les 2000 francs nécessaires pour « s’offrir » un remplaçant. Il les demande à son oncle qui, pour toute réponse, le flanque à la porte. Sa fiancée, Reinette, se propose de faire appel à son parrain le père Mathieu, le violoneux du village. Mais le jeune homme refuse car il est persuadé que ce dernier est un sorcier, qu’il jette des sorts et que le violon est maudit.
En route pour aller jouer du violon au bal des noces de la demoiselle du château voisin, Mathieu apparaît. C’est apparemment un brave homme qui a deux amours : sa filleule et son violon. Lorsqu’il entame une ronde, Pierre qui s’en allait, reste malgré lui fasciné. Puis il se retire… Reinette reste avec Mathieu et lui déclare que si Pierre s’en va, elle se fera cantinière pour rester avec lui. Le violoneux, qui ne veut pas qu’elle parte, a une idée ; il s’en va la mettre à exécution après avoir confié son violon à Reinettet. Retour de Pierre qui, voyant sa promise caresser l’instrument maudit, le brise dans un accès de rage.
Le père Mathieu revient avec les 2000 francs, mais est désespéré à la vue de son violon en morceaux. De ce dernier tombe une lettre qui lui apporte la fortune mais Mathieu n’en veut pas préférant rester un « pauvre violoneux ». Pierre aura les 2000 francs et tout penaud, promet de réparer l’instrument »je le raccommoderai si bien, si bien, qu’il n’y paraîtra plus ».
— La partition
Ouverture ; Couplets « Conscrit ! conscrit ! » (Pierre) ; Mélodrame « J’ traversais la forêt » ( Pierre) ; Couplets et Duo « J’sais bien que c’ n’est pas l’usage » (Reinette-Pierre) ; Ronde « Le violoneux du village » (le père Mathieu) ; Duo « Le clairon sonne à la parade » (Reinette, le père Mathieu) ; Duetto « Que vois-je ici ? » (Pierre, le père Mathieu) ; Couplets « Je t’apporte ta délivrance » (le père Mathieu) ; Mélodrame et final « Une lettre…Tout petit dans ce village » ‘Reinette, Pierre, le père Mathieu).
— Fiche technique
Le violoneux
Légende bretonne en 1 acte. Livret de Eugène Mestépès, Emile Chevalet et Etienne Tréfeu. Musique de Jacques Offenbach.
Création à Paris, théâtre des Bouffes-Parisiens (salle Marigny) le 31 août 1855. Avec :
Hortense Schneider (Reinette), Berthelier (Pierre), Darcier (le père Mathieu)
— Discographie
Intégrale
Sandrine Buendia, Pierre-Antoine Chaumien, Armando Noguera. Dir. Michael Alexander Willens
2 CD cpo (avec Le 66 d’Offenbach)
Sélection
Marie Modeste (Reinette), Christophe Mortagne (le père Mathieu), Gilles Butin (Pierre). Direction musicale, Louis-Vincent Bruère
Bourg BG 2003 (1 V)(1 face) (Au verso : Les Deux Aveugles) & Bourg BGC 9 (+ Les Deux Aveugles + Croquefer)</p
Enregistrement RDF (1948) non repris sur vinyl ou CD
Germaine Parat (Reinette), Francis Lenzi (Pierre), Lucien Lovano (le père Mathieu). Orchestre Radio Lyrique, direction Jean Hainault
Dernière modification: 14/03/2024