Fils de commerçants, Gustave Goublier est né à Paris, le 15 janvier 1856. Il s’intéresse très tôt à la musique et travaille assidûment le piano.
A 17 ans, il monte sur les planches et joue quelque temps la comédie. Mais bientôt, on le retrouvera comme pianiste-accompagnateur chez Robert Houdin où i l restera 3 ans.
Mais la musique l’habite. Il compose romances, mélodies et poèmes… A peine son service militaire terminé, il se marie à 22 ans avec une jolie couturière…
Gustave Goublier se produit dans divers cafés-concerts. Il commence à être connu. Sa carrière se développe alors dans deux directions : comme compositeur et comme chef d’orchestre. Il dirige notamment au casino du High-Life, à Saint-Valéry en Caux et à Granville.
C’est à Paris que naît en 1888 son second fils, Henri, le futur compositeur de La cocarde de Mimi-Pinson.
Au début du siècle, il est chef d’orchestre à l’Eldorado où il dirige, entre autres, de nouveaux venus comme Dranem ou Mistinguett. En 1903 il est au Moulin-Rouge où il dirige la fastueuse opérette anglaise La Belle de New York (qui sera reprise cinquante ans plus tard à Mogador par Henri Varna). On le retrouve ensuite à la Taverne Gauloise puis à la direction des bals de l’Opéra…
Comme compositeur, on lui doit des chansons qui ont traversé le XXe siècle : « L’Angélus de la mer », « Le Credo du paysan » …
Pour des établissements comme l’Alcazar ou l’Eldorado, il compose de petits opéras-comiques (Frivoline), vaudevilles, poèmes, revues…
Sa première opérette La Boule de neige (1898) est créée dans un petit théâtre de quartier, la Galerie Vivienne. On citera ensuite : Par devant notaire (1899), Le Sérum de l’amour (1899), Le Roi boîte (1913). Son ouvrage le plus célèbre, Mam’zelle Boy-Scout, opérette patriotique, est créé à la Renaissance le 3 avril 1915. Il composera encore quelques ouvrages après la guerre (Les Surprises d’une nuit d’amour et Ah ! quelle nuit).
Sa femme, qui ne s’était jamais remis de la mort de leur fils aîné, Emile (disparu en 1906), meurt en 1921. Gustave Goublier est alors un homme désespéré, sans ressorts. La mort vient le chercher doucement (27 octobre 1926).
Jean-Claude Fournier
— Références
Vous retrouverez Gustave Goublier et d’une manière plus générale « Les Goublier» dans « Opérette » n° 76. Si cet article vous intéresse, vous pouvez le consulter en allant sur notre page « Revue “Opérette” »
— Œuvres lyriques
Légende : opé = opérette, C: création
Le chiffre indique le nombre d’actes.
Création | Titre | Auteurs | Nature | Lieu de la création |
1898 12 juin |
Boule de neige (La) | Fau (G.), Verrier | opé 1 | Paris, Galerie-Vivienne |
1899 4 mars |
Par devant notaire | Lhoste (Albert) | opé 1 | Paris, Eldorado |
1899 7 oct |
Sérum de l’amour (Le) | Trébitsch (A.), David (H.) | opé 1 | Paris, Eldorado |
1901 13 déc |
Ohé du ballon! | Couturet (A.) | ? | Paris, Eldorado |
1913 7 fév |
Roi boîte (Le) | Depré (Ernest) | opé | Paris, Impérial (Th.) (Th. de l’Avenue) |
1915 3 avr |
Mam’zelle Boy-Scout | Bonhomme (Paul) | opé 3 | Paris, Renaissance |
1919 25 avr |
Surprises d’une nuit d’amour (Les) | Joullot (Eugène) | opé 3 | Orléans Paris 1920 |
1920 30 avr |
Surprises d’une nuit d’amour (Les) | Joullot (Eugène) | opé 3 | Paris, Cluny C: Orléans 1919 |
1920 19 nov |
Ah! Quelle nuit | Bonhomme (Paul) | opé 2 | Paris, Bouffes du Nord |
Dernière modification: 29/02/2024