Fantasio, Opéra Comique
jeudi 21 décembre 2023

Fantasio, Opéra Comique

« Fantasio » en haut au centre : Gaëlle Arquez, Frank Leguerinel ; en bas au centre : François Rougier, Jean-Sébastien Bou, Jodie Devos, Anna Reinhold  (photo Stefan Brion)

Presque oublié pendant des décennies, cet opéra-comique de Jacques Offenbach composé sur un livret de Paul de Musset d’après Alfred de Musset, avait connu une renaissance éclatante en 2017, sur la scène du Châtelet, qui hébergea pour un temps les productions de l’Opéra Comique alors en travaux.
Nous avions alors largement chroniqué cet ouvrage, sous la plume de Didier Roumilhac dans notre magazine n°183, daté de mai 2017. C’est cette production qui a fait l’objet d’une reprise à l’Opéra Comique, six ans plus tard, avec quelques changements dans la distribution.

Dans un théâtre entièrement décoré pour l’occasion aux couleurs de Fantasio, quel plaisir que de retrouver cette conception intemporelle d’un ouvrage qui ouvre la porte à toutes les imaginations ; même les outrances sont absorbées dans un espace scénique où tous se côtoient dans un joyeux capharnaüm, tandis que le décor, qui se transforme à vue, est habilement structuré par des rais de lumière. Cette lumière joue aussi avec les costumes de Sylvette Dequest en créant une atmosphère presque onirique. La mise en scène de Thomas Jolly a été reprise par Katja Krüger tandis que deux changements de distribution, et pas des moindres, ont marqué ces nouvelles représentations.

C’est ainsi que le rôle–tire a été confié à Gaëlle Arquez et son air d’entée, la ballade à la lune, détaillé avec une grande finesse, a séduit immédiatement le public qui a éclaté en de longs applaudissements ; tout au cours spectacle, sa voix ample et colorée s’est déployée, et a accompagné à merveille son jeu dynamique. Et pourtant, ce rôle a été écrit pour un ténor, mais, depuis sa création, il est le plus souvent interprété par une chanteuse et la prestation de Gaëlle Arquez pourrait bien prouver que c’est le bon choix.

De grandes qualités aussi pour Jodie Devos dans le rôle de la princesse Elsbeth, personnage auquel la partition fait la part belle ; son charme physique n’a d’égal qu’une voix aérienne, toute en nuances qui, elle aussi, a emporté l’enthousiasme du public. Quant aux autres interprètes, ils ont renouvelé leurs performances de 2017 pour le plus grand bonheur du public. Rappelons qu’il s’agissait de Franck Leguérinel (Le roi de Bavière), François Rougier (Marinoni), Jean-Sébastien Bou (Le prince de Mantoue),et beaucoup d’autres.

Laurent Campellone n’a pas retrouvé l’Orchestre Philarmonique de Radio-France qu’il avait dirigé en 2017, mais l’Orchestre de chambre de Paris, tout comme l’Ensemble Aedes, qui ont largement contribué au sucés de la soirée.

Christiane Izel
21 décembre 2023

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