À PROPOS DE « HEDWIG AND THE ANGRY INCH » nous avons rencontré Anthéa Chauvière
vendredi 15 septembre 2023

À PROPOS DE « HEDWIG AND THE ANGRY INCH » nous avons rencontré Anthéa Chauvière

Anthéa Chauvière (photo Antoine Leveau)

Cette rencontre s’est effectuée à l’occasion de la première parisienne de ce musical rock qu’est Hedwig and the angry inch. Après un succès remporté au festival off d’Avignon en juillet dernier, le Café de la danse accueille ce spectacle et ses six interprètes pour une série de représentations.

. Comment vous définissez-vous en tant qu’artiste ?

Je suis chanteuse, comédienne, musicienne, auteure compositrice – et même un peu plus… (rires), puisque également drag King ! Il s’agit en fait d’un genre artistique qui pousse le curseur de la masculinité, en exagérant les traits de celle-ci de façon extrêmement visuelle – voire caricaturale. On comprend mieux cette définition lorsque l’on voit le personnage drag Queer de Yitzhak que j’incarne dans le spectacle.

. Comment en êtes-vous venue à embrasser cette carrière artistique ?

J’étais – je pense – une élève studieuse, prête au terme d’études de lettres réussies (khâgne) à envisager un autre parcours. La découverte au lycée de la comédie musicale et le suivi à la chorale du Conservatoire d’Alençon m’ont confortée dans ce qui était ancré en moi : devenir artiste avec un grand A !

. Un souvenir artistique initial vous vient-il en mémoire ?

Mon premier rôle, à l’âge de 15 ans, fut celui de Cristal dans Starmania, dans un atelier musical, suivi de Sandy (Grease),et d’autres rôles (je pense à Moulin Rouge). Le théâtre de rue a également constitué un solide apprentissage du métier que je souhaitais exercer définitivement.

. Nous pouvons ensuite parler d’une formation professionnelle intense…

Tout à fait ! J’ai suivi, durant trois ans au sein de ” L’Institut National des Arts du Music-hall ” du Mans (école unique en son genre sur le territoire), des cours multidisciplinaires, ponctués de spectacles de cabaret où je me produisais dans divers établissements, chaque fin de semaine (notamment au Melrose, cabaret à Nogent-le-Rotrou, où j’ai fait mes premiers pas avec la Flambée Production – laquelle est basée au Mans).

Une formation réduite à dix élèves par promotion nous offrait des conditions idéales d’apprentissage : nous alternions chant et danse, en passant par l’improvisation, le tout à un rythme intense ! Et, au final, se produire devant un vrai public (souvent exigeant) restait une sacrée gageure.

L’école du cabaret forge et offre de précieuses leçons d’humilité, indispen-sables pour la construction d’un artiste. Je précise que l’enseignement qui m’était dispensé était gratuit ; je touchais en parallèle un salaire en tant qu’apprentie, ce qui me donnait une indépendance financière non négligeable.

. Tout semble s’être précipité par la suite…

Effectivement, installée à Paris j’ai, comme on dit, enchaîné !

J’ai eu l’opportunité d’intégrer la troupe d’un cabaret à La Rochelle et d’y être meneuse de revue, avant que l’aventure chez Disney ne se présente. Sept mois de show au rythme de cinq passages par jour dans le spectacle La Fabrique des rêves m’ont comblée.

. Parlons maintenant de l’incroyable aventure d’Hedwig…

Une annonce pour le spectacle qui devait se monter avait attiré mon attention, si ce n’est que l’âge requis pour ce rôle se situait plutôt autour de 35 ans. En ayant à peine 23 printemps, j’ai tenté ma chance : mes vidéos visibles sur You tube, en démonstration de drag King, ont certes facilité mes auditions. Première sélection réussie, puis un second tour également fructueux et j’ai obtenu le rôle, reçu comme un véritable cadeau !

. Comment vous sentez-vous au démarrage de cette aventure parisienne ?

Je suis merveilleusement en accord avec moi-même, assumant et aimant pleinement ma féminité autant que ma masculinité. Je mesure en outre la chance d’être entourée d’une incroyable équipe, aussi talentueuse que bienveillante ! Nous formons véritablement une équipe soudée, au sein de laquelle je m’épanouis parfaitement.

Propos recueillis par Philippe Pocidalo

15 septembre 2023

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