Rencontre avec Fabian Richard
mercredi 9 octobre 2024

Rencontre avec Fabian Richard

Fabian Richard (©Olivier Allard)

Nous avons rencontré Fabian Richard à l’occasion des représentations de la pièce musicale Virginie et Paul au théâtre du Ranelagh. Après une reprise remarquée cet été à Avignon, Paris accueille “ce musical de poche”, écrit par Jacques Mougenot sur une musique d’Hervé Devolder. Sa nomination aux Molières en 2007 comme révélation théâtrale de l’année (pour son rôle d’Emcee dans Cabaret a permis à ce talentueux comédien-chanteur d’enchaîner de nombreux succès jusqu’à Mamma Mia ! la saison dernière.

Comment cette envie d’embrasser une carrière artistique a-t-elle démarré ?
J’étais un enfant assez solitaire ; un spectacle amateur – dès l’âge de 8 ans – a suscité en moi l’envie de jouer. J’en rêvais en écoutant la musique des Misérables (version originale de Robert Hossein) ! Mon père, artisan de son métier, m’a épaulé en fondant une compagnie théâtrale amateur : nous jouions dans la région normande – dont je suis originaire – le plus souvent à des fins caritatives. Cela ne m’a pas empêché, après mon bac, de commencer des études en droit, mais l’attrait de la scène restait irrésistible…

Vous êtes, semble-t-il, allé à Paris pour démarrer la “grande aventure” vers le monde du spectacle.
Tout à fait ! J’ai intégré la première école de comédie musicale (dirigée par Guy Bontempelli) et j’ai suivi le cursus exigé de 3 années d’enseignement. Mon premier spectacle à Avignon a d’ailleurs été, en 1995, Si ça vous chante, du même Bontempelli ! Je suivais en parallèle des cours de chant auprès de Gérald Wagner et de Pierre Malar, afin de parfaire ma formation.

Parlez-nous maintenant de votre premier souvenir de spectacle marquant.
Il s’agit de Da Vinci, en 2000, au Casino de Paris, en compagnie de formidables partenaires – principalement québécois. L’album du spectacle a été conçu sur place et reste un formidable souvenir, même si le résultat sur scène n’a pas été à la hauteur des espérances des auteurs.

Tout s’est alors enchaîné, dès l’année suivante (après ce semi-échec) ?
L’aventure des 10 Commandements (Obispo-Chouraqui) s’est avérée plus que mouvementée. J’appartenais à la seconde distribution mais je me suis retrouvé comme doublure de la vedette Pablo Villafranca, puis celle d’un autre rôle. Des déceptions, mais de bons souvenirs de tournées qui m’ont permis de visiter, entre autres, le Japon, le Canada et la Corée.

L’année 2006 reste cependant gravée dans votre mémoire.
J’ai eu le bonheur d’interpréter le rôle du maître de cérémonie Emcee dans Cabaret, (aux Folies Bergère), qui m’a valu une nomination aux Molières. Cette expérience qui allie le théâtre et la musique continue d’être un grand moment à mes yeux. Et comment oublier les émotions de la générale de presse, quand Liza Minnelli m’a chaleureusement étreint en me félicitant pour mon interprétation ! Pourtant, la suite de mon parcours ne fut pas si évidente que cela !

Vous avez par bonheur participé ensuite à des spectacles remarqués, qui vous ont comblé.
Je pense à Panique à bord de Stéphane Laporte et Patrick Laviosa ainsi qu’à la pièce d’Anthony Michineau Fais-moi une place. Citons aussi Chance d’Hervé Devolder, sans oublier le magnifique et émouvant 31 qui abordait des sujets délicats peu communs pour une comédie musicale. Celui-ci demeure pour moi un spectacle très important, qui n’a pas été – je pense – donné dans le lieu adéquat pour atteindre sa cible de spectateurs.

Beaucoup de belles rencontres déterminantes au cours de ces années : pouvez-vous nous en évoquer quelques-unes ?
J’ai cité Guy Bontempelli, mais également Alexandre Bonstein, Gilles Vajou, Jérôme Pradon, Jean-Louis Grinda (en souvenir de Titanic à Liège). Je pense également au chorégraphe Redha, ainsi qu’à Hervé Devolder, sans oublier Stéphane Laporte – mais je ne peux évidemment pas toutes les citer !

Vous avez repris la saison passée Comédiens déjà remarqué en 2018.
Ce spectacle musical assez sombre (que nous avons joué plus de 200 fois à la Huchette) m’a valu d’être récompensé par le Trophée de l’artiste masculin de l’année. Il reste d’autant plus important dans mon parcours qu’il m’a valu de travailler avec un trio gagnant : Samuel Sené, Eric Chantelauze et Raphaël Bancou.

L’année 2024 aura été celle du triomphe de Mamma Mia !
Huit mois de représentations au Casino de Paris, avec plus de 150 représentations d’affilée – dont je suis effectivement fier – ont précédé dans un tout autre genre Virginie et Paul (actuellement donné au Ranelagh). Nous avons fait Avignon en 2023 et 2024, avant l’aventure parisienne, qui sera prolongée je l’espère.

Vos souhaits pour la suite ?
Continuer de rencontrer de beaux rôles ! Je confie à la destinée le soin de les mettre sur mon chemin. Par ailleurs, je n’exclus pas d’écrire et d’interpréter un seul en scène…

Propos recueillis par Philippe Pocidalo
9 octobre 2024

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