Cette opérette a vu le jour en 1948 à Bobino, troisième œuvre de Francis Lopez définitivement consacré après les succès de La Belle de Cadix et Andalousie avec Luis Mariano en vedette.
À cette époque on pouvait parler de vaudeville musical, maintenant nous dirions Comédie musicale, et c’est bien dans cet esprit que Le Renouveau Lyrique monte désormais ce Quatre jours à Paris dont le livret de Raymond Vincy (J’y suis, j’y reste), truffé de quiproquos et de nombreux rebondissements, prend une importance aussi grande que la partition.
L’opérette a été écrite pour le fantaisiste Andrex, célèbre pour ses opérettes marseillaises, mais le film éponyme, qui voit le jour en 1955, est tourné avec Luis Mariano. Par la suite, une version pour la télévision sera réalisée en 1978 avec Georges Guétary, un Ferdinand hélas un peu trop âgé pour le rôle.
L’histoire de ce coiffeur séducteur – véritable coqueluche du salon de beauté Hyacinthe – devra à la fois repousser les avances de l’explosive Amparita et gérer sa liaison avec Simone, avant de tomber amoureux de la jolie Gabrielle, jeune provinciale venue passer quatre jours à Paris.
La distribution du spectacle d’Enghien séduit par la mixité des générations. En effet, talents confirmés et jeunes artistes plus que prometteurs se côtoient en parfaite harmonie.
La soprano ukrainienne Svitlana Vlasiuk (Gabrielle) et Analia Telega (Amparita) apportent leur indéniable expérience de la scène ainsi que Christophe Belliveau (Ferdinand), fidèle ténor de la famille du Renouveau lyrique. Ces derniers occupent les premiers rôles avec conviction.
Nous retrouvons avec plaisir Thomas Marfoglia (Nicolas) toujours pétillant, la jeune et exubérante fantaisiste Camille Le Bail (Zénaïde), déjà remarquée la saison dernière en Pepa dans La Belle de Cadix. Lola Boutsoque (peut-être un peu trop jeune pour le rôle de Simone) apporte cependant une fraîcheur incontestable à la distribution.
Karim Bouzra, extravagant en diable, charge à fond le rôle de Hyacinthe, comme il va s’en dire ! Quant aux inconditionnels compères, Franck Gouffran (Dieudonné) et Jean-Noël Ferrel (Montaron), ils trouvent leur place dans ce tourbillon rythmé par la fameuse samba Brésilienne.
Emmanuel Marfoglia embarque à un rythme d’enfer ses artistes dont il a l’habitude d’orchestrer chaque mouvement, aidé pour ce spectacle par Clémence Camus et ses danseuses que nous saluons pour leur grâce et leur talent.
Ce bon moment passé en leur compagnie apporte les remèdes qui sont l’essence de l’opérette : oublier ses soucis le temps d’une représentation !
Prochains rendez-vous à Enghien les 8 et 15 avril, et à Troyes au Théâtre de Champagne le 27 avril.
Philippe Pocidalo
1er avril 2025
Quatre jours à Paris (Lopez)
Musique de Francis Lopez – Livret de Raymond Vincy et Albert Willemetz – Direction musicale : Louis-Vincent Bruère – Mise en scène : Emmanuel Marfoglia – Chorégraphie : Clémence Camus
Distribution :
Svitlana Vlasiuk (Gabrielle) – Analia Telega (Amparita) – Camille Le Bail (Zénaïde) – Lola Boutsoque (Simone)
Christophe Belliveau (Ferdinand) – Thomas Marfoglia (Nicolas)- Karim Bouzra (Hyacinthe) – Jean-Noël Ferrel (Montaron) – Franck Gouffran (Dieudonné) – Emmanuel Marfoglia (Bolivar)
