Le festival lyrique de Lamalou, édition 2025, s’est ouvert le 23 juillet avec un concert réunissant Eve Coquart, Valentine Lemercier, Mikhael Piccone et Yanis Benabdallah et poursuit sa route avec cinq productions scéniques prévues au programme : La Périchole, Quatre jours à Paris, De Paris à Broadway, Le Pays du sourire et Le Chanteur de Mexico.
En programmation off, des cartes blanches seront données à Claude Deschamps, Grégory Benchenafi, Maxime de Toledo ainsi qu’à Perrine Madoeuf.
Bien sûr, d’autres concerts auront lieu, non seulement à Lamalou mais aussi aux alentours (Grand Orb) où nous retrouverons, entre autres artistes, Amélie Robins ou Frédéric Cornille.
La représentation de La Périchole, donnée à guichets fermés, a permis d’apprécier le talent d’Ahlima Mamdi, présente sur plusieurs fronts cet été (La Belle de Cadix, La Belle Hélène).
Puis, ce 3 août, Francis Lopez a succédé à Offenbach, avec Quatre jours à Paris. Cette opérette en 2 actes et 6 tableaux, composée sur un livret de Raymond Vincy et Albert Willemetz, orchestrée par Jacques-Henri Rys, fut créée à Bobino en 1948 et consacra définitivement Lopez après les succès de La Belle de Cadix et d’Andalousie.
Point d’espagnolade dans cet ouvrage ni de Luis Mariano, mais un vaudeville musical qui serait appelé aujourd’hui comédie musicale. Il s’agit bien, dans cette opérette débridée mais légèrement surannée, truffée de quiproquos et de multiples rebondissements, d’une succession de numéros d’acteurs où chacun, chacune, peut s’en donner à cœur joie. Remis au goût du jour grâce à la patte de Carole Clin, les rides de cet étincelant divertissement sont souvent gommées pour ne laisser place qu’à une douce folie.
On y suit avec amusement les déboires amoureux de Ferdinand (charismatique Grégory Benchenafi) employé de l’institut de beauté Hyacinthe et fiancé à la possessive Simone (Perrine Cabassud au sommet de sa forme, après avoir incarné cette saison une magistrale baronne dans La Mélodie du bonheur à Marseille).
Et que dire des assauts de la volcanique Amparita (Béatrice Nani survitaminée et fort amusante) et des crises de jalousie de son époux (Henri Pauliat) ? Ferdinand trouvera finalement le bonheur auprès de la douce Gabrielle (Clémence Hauser) venue passer quatre jours à Paris.
Les intermèdes comiques et tellement professionnels de Zénaïde (Julie Morgane) et de Nicolas (Vincent Alary), réglés au cordeau, sont irrésistibles et nous comblent. De même, le Hyacinthe de Claude Deschamps, caricaturé à l’extrême, enchante son fan club Lamalousien qui en redemande !
Le Chef Franck Magne conduit la joyeuse équipe des chœurs de Perpignan avec conviction. Une distribution homogène et soignée nous fait, avec une pointe de nostalgie, passer un bien agréable moment.
Philippe Pocidalo
4 août 2025
Quatre jours à Paris (Francis Lopez)
Direction musicale : Franck Magne – Mise en scène : Carole Clin – Cheffe de chœurs : Maria Del Mar – Décors et costumes : TLA Production
Distribution :
Céleste Hauser (Gabrielle)- Julie Morgane (Zénaïde) – Béatrice Nani (Amparita) – Perrine Cabassud (Simone) – Amélia Dégardin (Clémentine)
Grégory Benchenafi (Ferdinand) – Vincent Alary (Nicolas) – Frédéric Bang-Rouhet (Montaron) – Henri Pauliat (Bolivar) – Claude Deschamps (Hyacinthe) – Harley Pages (Ambroise).
