C’est avec cet inusable titre du répertoire que nous avons pu découvrir la nouvelle mise en scène (ainsi que les chorégraphies) de Serge Manguette, sous une nuit étoilée de fin d’été niçoise.
Tous les ingrédients de l’opérette à grand spectacle ont été réunis pour combler les amateurs du genre.
Déploiement de costumes (fidèles à ceux de la création, nous précise Melcha Coder, en introduction de l’ouvrage).
L’orchestre d’harmonie de Nice, au complet sous la direction de Sébastien Driant (hélas privé de chœurs) emporte avec fougue les solistes.
Juan Carlos Etcheverry, ténor Colombien, a maintes fois endossé le rôle du jeune premier, très à l’aise dans cette multitude d’airs qui ont fait la gloire de Luis Mariano dès l’après guerre. Son physique charmant et son jeu très juste s’harmonisent parfaitement à sa Maria-Luisa, qui remplit elle-même toutes les qualités requises.
Nous avions découvert Sabrina Colomb en 2021 dans Andalousie à l’Opéra de Nice ; elle nous avait d’emblée séduits par son timbre de soprano colorature, comparable à celui des grandes artistes telles Janine Ribot. De surcroît, elle s’avère bonne comédienne.
Nos fantaisistes – qui ont la part belle dans l’ouvrage – ne déçoivent nullement !
Priscilla Beyrand est en parfait accord avec un Vincent Alary toujours irrésistible ; ils se taillent tous les deux un succès plus que mérité.
Bien évidemment, la caricaturale Miss Hampton n’a pu être débarrassée de ce terrible accent qu’ont les américains quand ils bredouillent un français improbable, mais enfin… la talentueuse Laetitia Goepfert (à contre-emploi) nous amuse. Elle est aussi sexy en diable : que demander de plus ?
Une mention spéciale pour le baryton Richard Rittelmann, qui nous chante “Connais-tu le cœur des femmes ?” avec beaucoup d’émotion.
Le rôle ingrat de Dany Clair est incarné par Frédéric Scotto, qui par ailleurs n’a pas été gâté par sa tenue.
Les ballets de l’École Alzetta nous ont épatés : un grand coup de chapeau à eux !
Vous l’avez compris, nous avons pris du plaisir en revoyant cette Belle de Cadix – peut être un brin longuette et bavarde – mais la nostalgie était bel et bien au rendez-vous !
Philippe Pocidalo
14 septembre 2024
Fiche technique
La Belle de Cadix
Direction Musicale : Sébastien Driant – Mise en Scène : Serge Manguette – Décors et Costumes : ATL
Avec : Sabrina Colomb (Maria-Luisa) – Priscilla Beyrand (Pepa) – Laeticia Goepfert (Miss Hampton)
Juan Carlos Echeverry (Carlos Medina) – Vincent Alary (Manillon) – Richard Rittelman (Ramires) – Frédéric Scotto (Danny Clair) –
Danseuses et Danseurs : Compagnie Serge Alzetta – Orchestre d’Harmonie de la ville.