Cette comédie musicale rock signée Stephen Trask (musiques et lyrics) et John Cameron Mitchell (livret) arrive enfin à Paris après de triomphales représentations au dernier festival off d’Avignon.
Plus qu’un musical traditionnel, Il s’agit d’un mix concert, stand-up et pièce de théâtre réunis. Créé off Broadway en 1998, John Cameron Mitchell l’a par la suite adapté au cinéma en 2001. Un transfert à Broadway en 2014 avec Neil Patrick Harris voit le spectacle récompensé de 4 Tony Awards dont celui de la meilleure reprise.
Dominique Guillo réalise aujourd’hui son rêve : monter Hedwig dans l’hexagone, aidé dans cette tâche, pour l’adaptation française, par Brice Hillairet (Molière de la Révélation 2020), par ailleurs brillant interprète d’Hedwig dont la prestation tant vocale que théâtrale nous laisse pantois. Il est accompagné d’Anthéa Chauvière (dans le rôle d’Ythzak) et de quatre musiciens.
L’intrigue se résume ainsi :
Hedwig est le récit d’une chanteuse rock transgenre d’origine est-allemande qui dévoile sans fards ses moments de vie plusque mouvementés. Elle est accom-pagnée de son mari choriste, chanteur croate (Yitzhak) incarné par l’étonnante
Anthéa Chauvière. Cet étrange univers drag Queen-drag King nous embarque dès le prologue dans une aventure hors du commun.
Ces deux personnages sont escortés, dans leurs folles escapades, par de fidèles compagnons de route. Ils ont pour noms Lucie Wendremaire (batterie), Louis Buisset (guitare), Antonin Holub (basse) et Raphaël Sanchez au piano et à la direction musicale. Leur savoir-faire ainsi que leur énergie sont inégalables. Ils sont autant acteurs actifs que témoins attentifs du flot de confidences qu’ Hedwig nous livre, entre humour queer et anecdotes parfois trash.
Le concept du spectacle permet aux spectateurs d’assister à un véritable concert joué et parlé oú s’entremêlent à la fois rires et émotion réelle.
Nous avons été séduits par les surprenants maquillages et costumes, ainsi que par les lumières du magicien Jacques Rouveyrollis, donnant d’emblée le ton à cette palette d’étranges créatures auxquelles nous nous attachons d’emblée.
La mise en scène au cordeau signée Dominique Guillo (orchestrée avec l’aide de Grégory Juppin) nous rappelle celle d’Avenue Q qui nous avait déjà impressionnée en 2012, avec son univers de marionnettes hilarantes !
Quelques représentations sont encore prévues dans cette même salle les 20 et 27 novembre et les 11 et 18 décembre, en attendant d’autres rendez-vous espérés en 2024.
Philippe Pocidalo18 septembre 2023
