Quand la poésie de Boris Vian s’invite au théâtre Essaïon, c’est une soirée aussi émouvante que déroutante qui est offerte aux très nombreux spectateurs.
Boris Vian fut compositeur, trompettiste, ingénieur et même pataphysicien, dramaturge, poète, et c’est précisément à travers sa poésie, et en particulier par le recueil « Je voudrais pas crever », que ce fêtard invétéré nous entraîne dans l’intimité de sa vie, de ses passions, de ses folies, de ses maux, de ses joies et surtout de l’incertitude d’une échéance dont il connaissait le caractère inéluctable depuis son enfance et qui le frappa avant ses quarante ans.
Dans une mise en scène de Georgina Ridealgh, ce spectacle poético-musical est interprété avec beaucoup de sensibilité et un grand sens artistique par Jonathan Perrein et Guillaume Barre ; ils jouent avec un élégant dynamisme, n’en font jamais trop, et retiennent sans discontinuer l’attention de leur public. La mise en musique par Guillaume Barre, également interprète à la guitare, s’ajoute avec bonheur aux jeux de mots qu’affectionnait Boris Vian, que ce soit dans l’humour, la tendresse ou la hantise de la mort, omniprésente.
Un excellent spectacle, à na pas rater avant le 14 mai.
Christiane Izel
25 mars 2024