La Danseuse aux étoiles

La Danseuse aux étoiles

Vincent Scotto (1874-1952)

 

La première série de représentations de Violettes Impériales se termine le 5 février 1950 pour laisser la place à une nouvelle création de Vincent Scotto, La Danseuse aux Etoiles, d’après le roman de Guy des Cars La Demoiselle d’Opéra.  L’héroïne, Adeline Piedplus (1847-1947),  a réellement existé. Fille de concierge, elle est devenue ballerine à l’Opéra, a connu un amour fou avec un beau lieutenant, a traversé trois guerres au cours de ses cent années d’existence.
La pièce se joue un peu moins longtemps que Violettes, mais 21 mois tout de même. Une fois de plus le public et la presse applaudissent à la nouvelle opérette du magicien Varna. Quant à la musique de Vincent Scotto, elle est particulièrement réussie avec des airs comme « La Polka des Lilas », « La Marche des Hussards », « Tout doux cocher », « Soirée merveilleuse »…  René Dumesnil écrit dans « Le Monde »:
«… Il y a la musique de Vincent Scotto qui vous entre dans la tête avec effraction, et qui vous poursuit longtemps comme une obsession… »
Dans « Aux Ecoutes », on lit :
« … Vincent Scotto a écrit une partition brillante, émue ou endiablée, dont les airs seront demain sur toutes les lèvres »

La Danseuse aux étoiles revint six mois à Mogador (1966), pour remplacer une reprise de No, no, Nanette qui n’avait pas donné les résultats espérés. L’ouvrage fit une belle carrière en province, mais aujourd’hui, comme beaucoup d’ouvrages des années cinquante, il attend le retour en grâce de l’opérette à grand spectacle…

— L’argument

Acte I

1870. Il ne faut pas plus d’une soirée à la jeune et jolie Adeline Duparc danseuse du corps de ballet de l’Opéra de Paris, pour faire la conquête de la capitale française. Inconnue du public parisien, elle est choisie pour remplacer au pied levé la danseuse étoile défaillante. Son triomphe est tel, que la propre cousine de Napoléon III vient la féliciter, lui offre une étoile de diamants et la surnomme « La danseuse aux Etoiles ».
Après le spectacle, Adeline va rejoindre celui qu’elle aime, le lieutenant Ludovic de Chanalèze, à la fête organisée en l’honneur de l’anniversaire du Colonel du jeune homme. Adeline est accueillie triomphalement par les hussards. La fête est très gaie, jusqu’à ce que le Colonel annonce la nouvelle qu’il vient de recevoir : l’Empereur vient de déclarer la guerre à la Prusse. Ludovic n’a plus que quelques heures à consacrer à Adeline. Il la raccompagne chez elle en fiacre….
1871. La guerre est terminée. Depuis quelques mois, Adeline est mère d’une adorable petite Gisèle. Porté disparu, Ludovic est considéré comme mort. Désespérée, mais décidée à vivre pour élever la fille de Ludovic, Adeline se résigne à accepter un contrat pour l’Amérique.
1872. Ludovic a échappé à la mort. Il se présente au domicile de la jeune danseuse. Une amie bien intentionnée lui fait croire que la jeune femme l’a attendu quelques mois avant de partir pour l’Amérique avec un autre homme. Désespéré, Ludovic part combattre en Afrique.
1878. Mac Mahon, Président de la République, reçoit dans les salons de l’Elysée. Adeline et Ludovic, tous les deux de retour en France, sont parmi les invités. Ils se revoient donc après 8 ans de séparation. Folle de joie à la vue de celui qu’elle croyait mort, Adeline s’apprête à lui dire son bonheur. Mais Ludovic ne la laisse pas s’expliquer, et se retire en lui affirmant qu’il ne reste rien de leur amour.

Acte II

Le lendemain, c’est soirée de gala à l’Opéra de Paris. Ludovic est présent. Dans le foyer, il est mis en présence de la petite Gisèle, autorisée pour la première fois à venir admirer sa maman. Il apprend qu’elle est la fille d’Adeline et qu’elle est née en 1871. Il comprend tout. Dès qu’Adeline paraît, il se précipite vers elle ; mais la jeune femme ne lui a pas pardonné son attitude de la veille. Elle lui réserve un accueil glacial, et il doit se retirer.
Tout s’arrangera tout de même pour nos amoureux. Ludovic se présentera chez Adeline et saura obtenir son pardon. Cette belle histoire d’amour trouvera sa conclusion un mois plus tard à Saint-Germain l’Auxerrois, où seront célébrées les noces de « la danseuse aux étoiles » et de son beau militaire, Ludovic de Chanalèze.

La partition

Ouverture ; « Touzours lé buste en avant » (Margazini) ; « Oublier mes amours » (Adeline) ; Ensemble des mères ; chanson d’Ulysse « Qui est-ce qui fait la police » ; « Mon seul amour » (Adeline) ; « Adeline » (Ludovic) ; Duo de la particule (Ulysse-Catherine) ; Marche des hussards (Adeline, officiers) ; Polka des Lilas (Adeline, Ludovic) ; « Tout doux cocher » (Adeline, Ludovic) ; « Je m’en vais désespéré » (Ludovic) ; Trio « On est heureux comme des rois » ; Duo Ulysse-Catherine « La petite flûte » ; La chanson des mamans (Adeline) ; « Soirée merveilleuse » (chœurs) ; « J’ador’ monter à cheval » (Ulysse) ;« Montmorency » (Ludovic) ; « Pardonne-moi » (Ludovic) : Final

Fiche technique

La Danseuse aux étoiles
Opérette en 2 actes et 18 tableaux de Henri Varna et Guy des Cars, inspiré du roman La Demoiselle d’Opéra de Guy des Cars. Musique de Vincent Scotto ; orchestration de Jacques Météhen ; mise en scène Henri Varna ; illustrée par José de Zamora.
Création à Paris, théâtre Mogador, le 18 février 1950. Avec :
Marta Labarr (Adeline), Isabelle Fusier (Catherine), Ana Beressi (Irma), Christiane Bourgeois (la petite Gisèle), Josette Hanson (la Princesse Mathilde), Christiane Cheihk (Doudou), Toinou Coste (Mme Michon), Jean Chesnel (Ludovic), Fernand Gilbert (Ulysse), Robert Allard (Margazini), René Béchet (baron de Vatimesnil). Direction musicale, Paul Florendas.
Editions Chappell

Discographie

Paulette Merval, Marta Labarr, Marcel Merkès, Jean Chesnel
Marianne Mélodie 071837 (1CD)(+ Les Amants de Venise)

Marcel Merkès, Paulette Merval. Direction musicale, Jean Faustin (5 airs)
Odéon MOE 2103

Tessa Beaumont. Direction musicale, Caravelli (4 airs)
CBS EP 5729

Bernard Sinclair. Direction musicale, Jack Ledru (6 airs)
Decca 460992:

Ont été également gravés des 78T enregistrés par Marta Labarr et Jean Chesnel.

Références

Vous retrouverez  La Danseuse aux Etoiles dans « Opérette » n° 92 (dossier consacré à Vincent Scotto et à son œuvre). Si cet article vous intéresse, vous pouvez le consulter en allant sur notre page « Revue “Opérette” »

Dernière modification: 27/02/2024

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