Franz Lehár, compositeur prolifique, nous a laissés plus de 40 œuvres. Hélas, les scènes françaises ne nous proposent souvent que La Veuve joyeuse ou Le Pays du sourire, négligeant bien d’autres merveilles musicales, même si elles ont toujours les faveurs des théâtres allemands ou autrichiens.

Nous sommes de fait ravis d’entendre à Nice Le Comte de Luxembourg, (voir dossier) immortalisé au disque par André Baugé, Gabriel Bacquier ou Marcel Merkès. Partition raffinée et périlleuse, elle doit être défendue par des artistes de haut vol.
Cet automne, à Nice, Melcha Coder les a soigneusement choisis, nous offrant ainsi un indéniable délice pour l’oreille. Deux magnifiques sopranos, Cécile Lo Bianco et Mariam Fattakhova affrontent le ténor de charme Rémy Mathieu (récent Léopold dans L’Auberge du cheval blanc à Nice) et le puissant baryton Thibaut Desplantes, complétant ainsi un quatuor de choix accompagné par Pascal Terrien et FAb Pietro, artistes pluridisciplinaires confirmés

Serge Manguette assure une mise en scène vive, fluide et colorée, complétée par de bons moments de chorégraphies assurés par le ballet Contre-Ut. L’action resserrée nous a paru appréciable, laissant la place à l’essentiel, c’est à dire au chant. L’orchestre (en formation réduite) conduit par Sébastien Driant nous transporte comme si nous étions dans une taverne bavaroise. Pourquoi pas ?
Nous aurions évidemment rêvé d’entendre l’ouvrage sous les ors de l’Opéra, mais ne boudons pas notre plaisir, cet après midi était enchanteur !
Philippe Pocidalo
25 octobre 2025


