Le concept d’une comédie musicale mettant en scène deux robots peut sembler ridicule et pourtant… cette œuvre nouvelle due aux talents de Will Aronson et Hue Park, qui fit ses premiers pas à Seoul, en Corée du Sud en 2016, défie tous les scrupules qu’on pourrait avoir et se révèle être un véritable plaisir, intellectuellement et musicalement.
L’action se passe à Seoul où deux robots dotés d’une intelligence artificielle, laissés par leurs propriétaires humains dans des appartements voisins, font connaissance quand Claire, d’une génération récente, découvre qu’elle doit recharger ses batteries sous peine d’être éliminée, et fait appel à son voisin de palier, Oliver, un modèle plus ancien, pour qu’il lui permette d’emprunter son chargeur. Il n’en faut pas plus pour qu’il fasse connaissance, bien qu’Oliver soit conscient du fait qu’elle gêne son emploi du temps réglé à la minute près. Comme il a attendu en vain le retour de James son propriétaire depuis plus de douze ans, il se propose d’aller à sa recherche et quand elle lui offre d’aller avec lui, il accepte. Heureusement il a été programmé pour savoir où aller, mais quand ils arrivent à destination, c’est pour découvrir que James est mort et c’est son fils qui les reçoit. Ce dernier remet à Oliver le mot de passe qui lui permettra de continuer d’exister, et les deux robots retournent chacun dans leur appartement. Mais conscients maintenant du fait que leur solitude est pour le moins pesante, ils se rendent compte qu’une vie commune va leur permettre de subsister.
Cette aimable comédie futuriste est agrémentée par des chansons de style jazz et bop des années 1950 qui évoquent Duke Ellington, Chet Baker et Nat King Cole. Le contraste donne au spectacle un allant qui lui sied à merveille et lui permet de tenir la salle totalement intéressée par le développement de l’action.
Il faut dire que les deux acteurs, Darren Criss dans le rôle d’Oliver, parfaitement automatisé et amusant à souhait, ainsi qu’Helen J. Shen, séduisante dans ses manières plus réalistes et humaines, sont attachants et en pleine possession de leurs talents pour faire croire aux personnages qu’ils incarnent.
La mise en scène de Michael Arden renforce l’impression qui se dégage de l’action, tandis que les décors simples mais effectifs créés par Dane Laffrey et les éclairages de Ben Stanton frappent par l’intelligence de leur apport et le soutien qu’ils donnent au spectacle.
Didier C. Deutsch
12 novembre 2024
Maybe Happy Ending :
Livret et chansons : Will Aronson et Hue Park – Mise en scène : Michael Arden
Distribution :
Darren Criss, Helen J Shen, Marcus Choi, Dez Duron, Arden Cho, Young Mazino, Jim Kaplan
Première le 12 Novembre 2024 au Belasco Theater, 111 West 44th Street, New York